Le flux de marchandises dans les ports russes de la mer Baltique s’est littéralement effondré en mars : selon l’administration portuaire de la région, le flux de conteneurs passant par les ports du nord-ouest de la Russie a diminué presque de moitié. Le port maritime de Saint-Pétersbourg a perdu 44 % de son chiffre d’affaires, passant de 182 000 EVP en mars 2021 à 101 000 EVP un an après. Le port de Kaliningrad, lui, a vu son trafic de conteneur chuter de 36 % sur la même période (passant de 32 000 EVP à 21 000). Mais le port qui a le plus souffert est celui d’Oust-Louga : son trafic, déjà modeste, s’est effondré de 82 %.
Les autorités portuaires ne prévoient aucune amélioration, au contraire, à mesure que s’installent les sanctions qui touchent la Russie depuis son agression contre l’Ukraine : début mars, une partie du fret envoyé avant le déclenchement de la guerre le 24 février pouvait encore atteindre sa destination. Désormais, les navires ne souhaitent plus se rendre en Russie parce qu’ils savent qu’ils ne pourront pas repartir chargés. Et ils acceptent de ne livrer que des biens alimentaires et des médicaments, mais ces produits ne constituent pas le gros de leur trafic. Dans le port de Saint-Pétersbourg, la manutention de métaux ferreux a chuté de 49 % et celle des engrais de 72 %. En revanche, le chargement de métaux non-ferreux a été multiplié par 2,1. Dans le port d’Oust-Louga, principal terminal charbonnier de la Baltique, les chargements de charbon ont diminué de 44 % en mars, même si l’embargo de l’UE sur les livraisons de charbon en provenance de Russie ne prendra réellement effet qu’en août prochain.
Cette évolution met en cause la pertinence des investissements colossaux consentis par la Russie depuis quelques années pour se doter d’infrastructures portuaires baltiques qui lui permettent de s’autonomiser en se passant des ports baltes. L’administration portuaire dit envisager de résoudre la crise par l’installation de nouveaux terminaux spécialisés qui « pourraient gérer des flux de marchandises qui ne seraient pas en déclin, comme les céréales ».
Sources : Delovoï Peterbourg, Seaport.spb.ru.