Dans la nuit du 25 au 26 novembre 1943 avait été convoquée la première assemblée du Conseil national antifasciste de libération du peuple de Bosnie-Herzégovine (ZAVNOBiH), organisation à l’origine de l’État républicain bosnien actuel. Ses habitants et ses institutions commémorent cet événement historique chaque année.
Ce 25 novembre, le président de la présidence fédérale de Bosnie-Herzégovine Željko Komšić (fondateur du Front démocratique, pro-européen et défenseur d’une Bosnie pluriethnique) a choisi de s’adresser à l’ensemble de ses concitoyens depuis l’Hôtel de ville de Sarajevo, à l’occasion du 78e anniversaire de la fondation du ZAVNOBiH. Le dirigeant en a profité pour rappeler à ses compatriotes leur histoire commune et les valeurs fondamentales de la république bosnienne.
Cette dernière repose en effet sur un respect mutuel entre des peuples (Serbes, Croates et Bosniaques) « à la fois semblables et différents », mais qui avaient su trouver, selon Ž. Komšić, un « langage commun » pour se parler au sein du ZAVNOBiH en 1943. « La Bosnie-Herzégovine n’est pas musulmane, ni serbe, ni croate, mais à la fois musulmane et serbe et croate » et elle rassemble également en son sein tous les autres citoyens qui y vivent. Progressivement, le conseil a su convaincre « les grandes masses que la lutte pour la République, la lutte pour la Révolution, est ce à quoi elles doivent participer si elles veulent être créatrices de l'histoire et de l'État ».
C’est au cours des cinq décennies qui ont suivi la fondation du conseil (1943-1992) que l’ensemble des institutions de la république bosnienne ont été édifiées. Pour le dirigeant, cette période ne doit pas être ni idéalisée, ni sous-estimée, mais les institutions bosniennes ont été cruciales dans la défense contre l’agression de la République de Bosnie-Herzégovine entre 1992 et 1995. Pour rappel, Ž. Komšić a participé personnellement à la guerre de Bosnie, au cours de laquelle il s’est illustré par son courage.
Le chef de l’État a achevé son discours en déclarant que la date du 25 novembre était à la fois un marqueur identitaire essentiel et l'expression d’une forme de progressisme, voire de maturité, de la société bosniaque.
Sources : Slobodna bosna, Avaz.