Bulgarie : démission du gouvernement Jelyazkov et situation politique incertaine

Au cours des deux dernières semaines, des manifestations mobilisant des dizaines de milliers de personnes ont été organisées dans plusieurs villes de Bulgarie, dont la capitale Sofia, avec un pic de participation le 10 décembre. Les organisateurs et la population battant le pavé demandaient la démission du gouvernement Jelyazkov (GERB, Parti socialiste et Il y a un seul peuple), soutenu par le DPS Nouveau Départ. Ce gouvernement soutenait un budget 2026 comprenant des hausses significatives d’impôts et des cotisations sociales pour les salariés du secteur privé, ce qui a déclenché une vague de mécontentement. La protestation populaire a reçu notamment le soutien du parti d’opposition Nous continuons le changement (PP, formation de droite libérale et europhile). Au terme de ces journées d’action, un sondage de l’agence Market Links a indiqué le 11 décembre que plus de 80 % des Bulgares participant à ces événements souhaitaient un changement immédiat de gouvernement.

Le 11 décembre devait être voté une motion de censure contre le gouvernement, déposée par PP le vendredi précédent. Prenant de court les parlementaires, le Premier ministre Rosen Jelyazkov a organisé juste avant une conférence de presse pour annoncer la démission de son gouvernement. La motion de censure de PP ne présentant plus d’intérêt, elle a été rejetée par 134 des 240 députés. Selon la Constitution, cette démission sera soumise au vote de l’Assemblée sans débat et, après validation, le président Roumen Radev devra entamer des consultations avec les formations politiques parlementaires. Il accordera ensuite un premier mandat au groupe majoritaire pour former un nouveau gouvernement. S’il échoue, il sollicitera tour à tour les autres groupes de l’Assemblée nationale dans l’ordre décroissant de leur importance numérique. S’ils ne parviennent pas à se mettre d’accord, un gouvernement technique sera nommé.

Alors que, le 1er janvier, la Bulgarie adhérera à la zone euro, la hausse des prix qui devrait suivre pourrait susciter un mécontentement qui ne manquera pas d’être instrumentalisé par le GERB et Delyan Peevsky (leader du DPS Nouveau départ) contre PP. Cela pourrait jouer en faveur du parti eurosceptique Vazrazhdane (extrême droite).

Sources : Slobodna Bosna, Mediapool, Kapital, CIREB.