Les Bulgares se sont rendus aux urnes le 4 avril 2021 pour élire les 240 membres de leur 45e Assemblée nationale. Ce scrutin, comme les précédents, fut marqué par un certain nombre d’incidents, notamment des tentatives d’achats de vote commis dans les villes de Ruse (contre la somme de 15 €), Stara Zagora (25 €), Devnya (50 €) et probablement à Ihtiman, ainsi qu’à Assenovgrad. Plusieurs membres de la Commission électorale de la ville de Slavyanovo (district de Pleven) ont également été arrêtés pour le même délit. Le ministère de l’intérieur et l’Agence nationale de Sécurité intérieure ont saisi près de 400 000 €, destinés à acheter les voix d’une partie de l’électorat bulgare.
Selon les autorités, ce phénomène serait toutefois en légère diminution, comparativement aux incidents observés lors des élections législatives de 2017. Ces systèmes d’achats de vote reposent souvent sur un électorat pauvre, poussé à vendre son vote contre de la nourriture ; les habitants des mahali (quartiers où vivent des familles roms) servent ainsi traditionnellement de réservoirs de voix à plusieurs partis politiques.
Ce phénomène affecte également parfois des sections de vote ouvertes à. Ainsi, à Bordeaux, la communauté expatriée a relayé des rumeurs concernant l’achat de votes d’électeurs vivant en squats et appartenant à la minorité nationale rom. Ils auraient massivement voté dans le bureau de la Commission sectionnelle girondine, salle Quintin Loucheur, où 311 votes ont été enregistrés. En échange de leur suffrage, certains auraient reçu pour 25 € de nourriture à retirer auprès du gérant d’un des magasins bulgares de la ville. La même rumeur cible un autre expatrié bulgare, gérant d’un commerce alimentaire à Toulouse et connu pour son influence auprès d’une partie de la communauté rom bulgare de la ville rose. De plus, quelques jours avant les élections, l’électorat bulgare de Moissac, composé en majorité de membres de la minorité rom, a également été approché par un « commissionnaire » cherchant à acheter des votes pour le compte d’un des partis en lice. Mais, depuis plusieurs mois, cette communauté dénonce les mauvaises pratiques et se désolidarise des expatriés non intègres ; elle a donc immédiatement repoussé les avances qui lui étaient faites.
Sources : BTV, Nova TV, DW, News Lex, entretiens avec des membres de la Commission électorale bulgare, des expatriés de Bordeaux, Toulouse et de Moissac.