Bulgarie : destruction de 20 maisons illégales à Bourgas

Dès le début de la période de transition postsocialiste, la communauté rom bulgare a été marginalisée. Vulnérable, connaissant des difficultés à s’insérer dans le monde du travail, cette population a développé une économie de survie. Pour mettre à l’abri leurs proches, les chefs de famille ont édifié des bâtisses dans les quartiers où les Roms vivaient ou s’étaient regroupés (mahala). L’argent économisé grâce aux emplois obtenus à l’étranger (saisonniers agricoles, ouvriers dans la construction, etc.) a permis ensuite de bâtir de nouvelles maisons familiales. Ces habitations sont pour la plupart illégales, car édifiées sans avoir obtenu un permis de construire et sans respecter les normes de l’urbanisme local. Cette situation a conduit plusieurs municipalités à procéder à la destruction de centaines de bâtisses au cours de la dernière décennie. Ce fut notamment le cas dans les quartiers roms de Bourgas depuis 2008, mais aussi d’Assenovgrad à partir de 2017.

Dans le cadre de la politique de la ville et de rénovation urbaine, 20 maisons illégales en brique ont également été démolies dans la rue Tamara (quartier Pobeda) à Bourgas le 24 juillet 2019. Elles appartenaient toutes à des membres de la communauté tzigane. Le conseil municipal a décidé (par arrêté municipal) de la destruction de ces bâtiments afin de remédier aux problèmes de sécurité qu’ils engendraient. En effet, ces habitations, positionnées de manière anarchique, empiétaient sur la voie publique et empêchaient ainsi les interventions des services d’urgence (sapeurs-pompiers, médecins, …) dans la rue. Saisi de l’affaire, le tribunal d’instance de Bourgas a confirmé la régularité des arrêtés d’expulsion et la nécessité de la destruction des bâtiments non conformes. Les occupants avaient été avertis de l’imminence de l’opération de destruction de leur habitation dès la fin de l’année dernière, ce qui devait leur permettre de se préparer à cette échéance.

Pourtant, au cours des derniers mois, quelques-unes de ces masures ont été louées par leurs « propriétaires » indélicats, sans que les « locataires » soient informés du sort réservé à leur logement. Ces derniers ont évidemment manifesté leur mécontentement lors de l’opération. Des unités de police avaient été déployées et aucun incident n’est à déplorer. Cette politique est appelée à se poursuivre. Au cours de la dernière décennie, la municipalité de Bourgas a procédé à la destruction de près de 400 bâtiments illégaux dans les quartiers de Pobeda, de Gorno Ezerovo et Meden Rudnik, où se concentre la communauté rom.

Depuis le printemps 2019, la ville de Gabrovo projette elle aussi de rénover son quartier rom. Cette décision fait suite à des violences commises sur un vendeur par un groupe de jeunes Roms le 7 avril dernier. Diffusés sur les réseaux sociaux, ces actes ont entraîné un fort ressentiment des habitants envers les membres de la communauté tzigane.

Sources : Standart, Radio nationale bulgare, YouTube, News BG