Les électeurs bulgares étaient appelés aux urnes le 14 novembre 2021, afin d’élire non seulement leur futur président, mais également la 47e assemblée nationale. En effet, les élections législatives du 4 avril et du 11 juillet n’ayant pas permis de former un gouvernement pérenne, les autorités ont dû convoquer un nouveau scrutin. Depuis plusieurs semaines, les médias constataient bien que cette perspective électorale ne passionnait pas l’opinion publique, déçue de constater que lors des scrutins précédents les logiques partisanes avaient pris le pas sur l’intérêt général. La sanction est tombée dimanche dernier : à peine 39 % des électeurs se sont déplacés.
Le Président sortant, Roumen Radev (soutenu par le Parti socialiste - BSP), est arrivé largement en tête, avec 49,4 %, devant son outsider Anastas Gerdjikov, le candidat du GERB (centre droit) qui a obtenu 22,9 % des voix. Le chef de l’État à la confiance de l’opinion publique, ce qui lui a permis de rassembler au-delà de son camp et de ses soutiens habituels.
Concernant les législatives, les électeurs ont à nouveau voté pour des hommes providentiels : « Poursuivons le changement » (PP), la formation anti-corruption des deux anciens ministres Kiril Petkov et Assen Vassilev (gouvernement Yanev), a remporté 25,6 % des suffrages, devançant trois formations politiques traditionnelles - le GERB (22,8 %), le Mouvement des Droits et Libertés (MDL, 12,9 %) et le BSP (10,2 %). « Il y a un tel peuple », le parti du chanteur Slavi Trifonov, qui n’avait pas réussi à former un gouvernement en juillet dernier et se voyait en pourfendeur du GERB, a été désavoué par les électeurs : il a obtenu seulement 9,5 % des votes, ses anciens électeurs soutenant désormais PP.
S’ils ne se sont pas mobilisés pour s’inscrire massivement avant le jour du vote, les Bulgares de l’étranger se sont tout de même déplacés nombreux aux urnes. C’est en Turquie (126 bureaux de vote) que les files d’attentes étaient les plus longues et ont davantage attiré l’attention. Cette mobilisation explique que près de 40 % des votes des Bulgares de l’étranger se soient portés sur Mustafa Kardayi (le candidat du MDL à la présidence) et sur la liste du MDL aux législatives. Cette mobilisation à l’étranger s’explique en partie par l’ouverture de nombreuses sections de vote, là où les expatriés locaux n’avaient pas rassemblé le nombre d’enregistrement nécessaires, mais s’étaient mobilisés lors des élections précédentes (plus de 300 électeurs). En France, c’était le cas notamment à Thouars, où vit une communauté bulgare composée de plusieurs centaines d’expatriés et où près de 250 électeurs se sont mobilisés.
Sources : CIK, Mediapool, Kapital.
