Depuis février 2021, tout Bulgare, quel que soit son âge, peut se rendre dans un des centres de vaccination de Bulgarie pour s’y faire vacciner contre la Covid-19. Malgré ces facilités, la campagne vaccinale peine à progresser. C’est notamment le cas parmi les membres de la minorité rom qui représentent 7 à 9 % de la population nationale et comprend des personnes souffrant souvent de comorbidités associées à un risque de développer une forme grave de la maladie. Selon le vice-ministre de la Santé, le Dr Alexander Zlatanov, moins de 10 % de cette frange de la population est vaccinée. En effet, nombre de ces usagers, inquiets d’éventuels effets secondaires, émettent de sérieuses réserves quant aux bienfaits de la vaccination et les rumeurs complotistes les plus folles circulent au sein de la communauté rom. Certains sont convaincus que la Covid-19 n’existe pas, quand d’autres craignent que la vaccination ne soit qu’un stratagème imaginé pour les stériliser, les contrôler (par l’injection d’une puce sous la peau) ou encore pour les décimer. D’autres font part de leur réticence liée à leur croyance religieuse.
Pour combattre cette dynamique, une réunion était organisée au sein du ministère de la Santé le 22 juin dernier. Des médiateurs de santé, des représentants des médecins généralistes et l’inspecteur en chef de la Santé publique, le Dr Angel Kounchev, y avaient été conviés. À l’issue des échanges, il a été décidé de déployer des bureaux d’information mobiles et animés par des médiateurs dans les quartiers roms. Ils permettront de mieux sensibiliser cette population aux avantages de la vaccination, notamment d’informer de sa gratuité, même pour ceux qui ne bénéficient pas de l’assurance-maladie. Les médiateurs tenteront d’inciter les habitants de ces quartiers à se questionner davantage sur la vaccination. Afin de convaincre les plus récalcitrants, des célébrités du show business et des pasteurs seront intégrés à la campagne et relayeront les informations des autorités sanitaires.
Les membres de la communauté rom souhaitant partir à l’étranger constituent le public à vacciner en priorité. Les autorités souhaitent éviter que les intéressés ne soient vecteurs de transmission de la maladie entre l’Est et l’Ouest : or une partie importante d’entre eux se déplace régulièrement en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni, en Grèce et en France, notamment pour y travailler en tant que saisonniers.
Pour le vice-ministre, la période actuelle est la plus appropriée pour mettre en place cette campagne sanitaire. Le pays dispose désormais de plusieurs vaccins à proposer et, alors que la mortalité liée à la Covid-19 est actuellement faible en Bulgarie, une partie du personnel médical peut-être mobilisée pour procéder à la vaccination.
Sources : Standart, Trud, BGNES, CIReB, Mediapool.