Bulgarie : lutte pour le pouvoir au sein du Mouvement des droits et libertés

Delyan Peevski est un oligarque, député du MDS (Mouvement des Droits et Libertés, DPS en bulgare) qui draine le vote des minorités turcophones bulgares. Il assure désormais la présidence du parti, même s’il n’appartient pas à ces communautés turcophones.

En 2013, sa nomination à la tête du DANS (l’Agence d’État de sécurité nationale) avait déclenché de nombreuses manifestations et il avait été amené à démissionner rapidement de son poste. Depuis 2021, il fait également l’objet de sanctions de la part du département du Trésor américain pour des soupçons de corruption publique.

Depuis plusieurs mois, les relations entre D. Peevski et Ahmed Dogan, le fondateur et président d’honneur du MDS, ont été émaillées de tensions dans le cadre d’une lutte d’influence sur la formation politique. Les consignes du chef du parti ont été contredites au début du mois de juillet par celles du président d’honneur, aboutissant au sein de l’Assemblée nationale à des votes contradictoires au sein même du groupe MDS, entre partisans des deux politiciens.

Le 8 juillet, A. Dogan a consulté 17 députés du groupe, auprès duquel il reste influent, avant de réclamer la démission de D. Peevski de la présidence du parti le 10 du même mois. Dès le lendemain, les 17 députés « déloyaux » étaient exclus de la formation politique par son dirigeant.

Le 19 juillet, de nombreux partisans d’A. Dogan, emmenés par le co-président du MD Jevdet Chakarov se sont déplacés devant les locaux du siège du parti, brandissant des pancartes supportant l’inscription « DPS sans Peevski ». Avec l’aide d’un serrurier, ils ont pénétré sur le site et repris possession des lieux. Cependant, les locaux étaient vides, y compris le bureau du président d’honneur, car le bâtiment est en rénovation depuis trois semaines.

Cinq cents membres du MDS, partisans d’A. Dogan, ont émis un communiqué le même jour pour dire qu’ils exigeaient la démission de D. Peevski, ainsi que celle de ses principaux partisans (Halil Letifov, Stanislav Anastasov, Hamid Hamid, Erten Anissova et Radoslav Revanski) de l’ensemble de leurs fonctions au sein du parti. Ils ajoutaient qu’ils ne permettraient « à personne (et en particulier pas à D. Peevski) de détourner ou de voler le MDS, de jouer avec la carte ethnique et d’abuser des grands principes du MDS pour atteindre ses objectifs égoïstes ».

Sources : Mediapool, Dnevnik, The Sofia Globe.