Bulgarie : quand l’extrême droite conseille le gouvernement sur les questions ethniques

Par Stéphan Altasserre (sources : Dnevnik, Kapital, Mediapool, Da Balgaria (Facebook))

Depuis début mai 2017, la majorité gouvernementale et parlementaire bulgare est le fruit d’une alliance entre droite modérée (GERB) et extrême droite (Patriotes Unis). Valeri Simeonov, qui dirige de cette dernière, a obtenu un poste de vice-Premier ministre en charge de la politique économique et démographique en récompense de son ralliement à Boïko Borissov, nouveau chef de gouvernement et homme fort du GERB. Cependant, le leader des Patriotes Unis fait déjà l’objet de vives critiques pour son soutien à Pavel Tenev, nommé vice-ministre à l’Aménagement du territoire et dont une photographie réalisant un salut nazi a été diffusée récemment dans la presse bulgare.

C’est dans ce contexte que, par arrêté N°290 du conseil des Ministres du 25 mai 2017, V.Simeonov a également été nommé président du Conseil d’intégration des minorités ethniques (NSSEIV), chargé notamment des relations avec les communautés turque et rom. Cet organe consultatif apporte une expertise et des avis au conseil des Ministres dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique publique portant sur les questions ethniques et d’intégration. L’entité construit son action sur la base de la coopération entre les pouvoirs publics et les associations de citoyens bulgares appartenant à des minorités.

C’est pourquoi dès le lendemain, l’organisation Roma, membre-fondateur historique du NSSEIV, a annoncé la suspension de sa participation au conseil. Dans le même temps, l’opposition a vivement réagi. Anton Kutev, historien et député du Parti socialiste bulgare (BSP), a décrié le «cynisme» du gouvernement Borissov. Dans un communiqué officiel, Da Balgarija (Oui Bulgarie) a rappelé que V.Simeonov était «connu pour ses déclarations scandaleuses» et ses «discours de haine principalement dirigés contre les minorités en Bulgarie».