Croatie : à propos de la branche locale de ‘Blood and Honor’

« Blood and Honor » est un réseau international néonazi fondé en 1987 qui organise des concerts anti-communistes où se rassemblent des membres des mouvances de l'extrême et de l'ultradroite. Ces militants collaborent, même s'ils ne résident pas dans le même pays. Quelques-uns sont actuellement actifs en Croatie. Balkan Investigative Reporting Network a pu identifier quatre de ces activistes très présents sur les réseaux sociaux où ils diffusent de la propagande en faveur d’une « Europe blanche ». Ses journalistes ont pu échanger avec l’un d’entre eux, se faisant appeler Patrick, jeune homme crâne rasé qui porte un sweat-shirt portant l’inscription « Blood and Honour » et d’autres symboles de mouvements d’extrême droite. Le jeune se dit patriote et coopérerait avec d’autres branches de l’organisation implantées dans d’autres pays. Il dit avoir participé en octobre à une action dirigée contre les migrants près de la gare de Rijeka, un point d’ancrage des nombreux migrants traversant le continent pour se rendre en Europe de l’Ouest. Durant l’automne « Patrick » dit avoir aussi fréquenté les bars de la ville, tel que le San Remo, pour y rencontrer de jeunes nationalistes, y discuter de la montée de la droite en Europe et ainsi diffuser les idées portées par « Blood and Honor ».

Son militantisme reposerait pour partie sur sa haine du régime communiste yougoslave que son « peuple » a dû subir par le passé mais que lui-même n’a pas connu. Au cours de sa longue histoire, la population croate a longtemps aspiré à fonder son propre Etat, mais ce n’est qu’à la suite de l’invasion de son territoire par les forces de l’Axe, le 10 avril 1941, qu’est né l’État croate. Comme d’autres militants de l’ultradroite croate, le jeune homme cultive une certaine nostalgie pour la période oustachie.

Réaliste, l’intéressé se déclare prêt à lisser son discours, à dissimuler ces idées politiques et souhaiterait se faire recruter au sein de la fonction publique croate : son rêve est de devenir policier.

Sources : BIRN, Slobodna Bosna.