D #41 : Edito

1989 - 2006 : près de dix-sept ans se sont déjà écoulés depuis la chute du Rideau de Fer. Les enfants de l’époque, qui étaient de l’autre côté du Mur de Berlin, sont aujourd’hui des adultes. Leurs parents et grands-parents sont maintenant, pour la plupart, devenus des retraités. Entre ces deux générations, un énorme fossé s’est creusé. 


Si les premiers ont vite trouvé les outils pour adopter le nouveau mode de vie capitaliste, et ont bien souvent réussi à tirer leur épingle du jeu, les seconds, déboussolés, inadaptés, ont parfois le sentiment d’avoir été négligés, oubliés, sacrifiés.

Aujourd’hui, on compte sur la jeunesse, formidable source de dynamisme pour avancer dans un monde où se sont mis en place de nouveaux types de relations sociales, de nouveaux liens économiques et de nouveaux rapports politiques.

Face à cette jeune génération, les plus âgés, qui à l’époque soviétique, ont puissamment œuvré à l’édification de leurs pays, goûtent désormais l’amère impression d’être les laissés-pour-compte du système, leur expérience et leur savoir-faire étant rarement considérés. Avec la montée de l’individualisme, la transmission intergénérationnelle et la solidarité familiale ne fonctionnent plus toujours aussi bien qu’avant. Dans ce contexte, les repères sont brouillés.

Ce dossier, loin d’être exhaustif, se penche sur ces hommes et ces femmes de l’ancien bloc soviétique, qui sont tous, en somme, en quête de valeurs. Quelles politiques sociales ont été mises en place pour chaque génération ? Dans quels domaines jeunes et plus anciens s’opposent ou, à l’inverse, se rapprochent ? Enfin, comment les jeunes contribuent-ils à édifier un nouveau monde ?

Vignette : Grand-mère et petite fille en Allemagne (photo libre de droits, attribution non requise)

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