Contribuant au chaos qui a agité les aéroports moscovites à la veille des commémorations du 9 mai par la Russie, les Etats baltes ont systématiquement interdit l’accès à leur espace aérien pour les leaders étrangers qui souhaitaient se rendre à Moscou. Le 7 mai, le ministre estonien des Affaire étrangères Margus Tsahkna a précisé qu’il était « hors de question d'utiliser l'espace aérien estonien pour se rendre à Moscou pour le défilé du 9 mai et l'Estonie n'a pas l'intention de soutenir cet événement de quelque manière que ce soit. En outre, nous avons insisté auprès de nos collègues de l'Union européenne sur le fait que la Russie étant un pays qui a lancé et poursuit une guerre en Europe, la participation à des événements de propagande organisés par elle devrait être exclue ».
La Lettonie et la Lituanie en ont fait de même, invoquant la « sensibilité politique de l’objectif du vol » pour refuser à l’avion du président serbe Aleksandar Vučić de traverser leur espace aérien pour se rendre en Russie. Unanimes, les trois pays ont refusé de laisser passer l’avion du Premier ministre slovaque Robert Fico.
Ce dernier s’en est agacé, dénonçant une tentative délibérée d’entraver sa visite alors que son pays détient un permis d’utilisation de l’espace aérien de ces pays pour les vols officiels : « C’est extrêmement perturbant pour l’ensemble de notre programme », s’est plaint le Premier ministre qui a regretté de ne pas pouvoir respecter les horaires prévus à Moscou pour ses quatre rencontres bilatérales prévues entre le 8 mai au soir et le 9 mai.
Ce à quoi la porte-parole du ministère estonien des Affaires étrangères Brita Kikas lui a rétorqué que la décision de Tallinn ne « souffrait aucune exception ».
Le départ de R. Fico de Bratislava avait déjà été perturbé par l’initiative civique Paix à l’Ukraine qui, avant le décollage de l’avion du Premier ministre, a déployé une banderole de 70m de haut sur l’aéroport de la capitale slovaque, portant l’inscription « Adieu Fico ».
Sources : Err.ee, Charter97, site du ministère estonien des Affaires étrangères, Meduza.
