L'adoption de la loi sur les agents de l’étranger a eu un impact significatif sur l'économie de la Géorgie. Ce changement de cap vers la Russie inquiète en effet les investisseurs et a provoqué une dévaluation du lari, la monnaie nationale, qui a perdu 6 % de sa valeur depuis le début de l'année, atteignant son plus bas niveau depuis 2022. Pour soutenir le lari, la Banque nationale a dû vendre plus de 160 millions de dollars de ses réserves.
D'après les données de l'Agence nationale des statistiques, les investissements directs étrangers ont chuté de 64 % par rapport à la même période l'année précédente.
Un rapport de la Banque mondiale indique toutefois que la croissance économique du pays dépasse légèrement les prévisions, passant de 4,8 % à 5,2 %. Il s’avère certes plus faible que celui de l'année précédente, mais cette contre-performance s’explique surtout par l’essoufflement de l'élan économique post-Covid.
Le gouvernement géorgien espère compenser la baisse des investissements étrangers par les retombées économiques du Corridor central, un projet de couloir commercial reliant l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Chine et l'Europe, et qui inclut la construction du port d'Anaklia. Dubitatifs, certains économistes notent que les bénéfices de ce projet pourraient ne pas être à la hauteur des attentes en raison de nombreux défis, notamment la compétitivité des prix des transports et un potentiel manque de coordination entre les pays impliqués.
Début juin, le ministre de l'Économie Levan Davitashvili a tenté de rassurer les investisseurs en affirmant que la nouvelle loi aurait un impact minimal sur l'économie et ne dissuaderait pas les investissements étrangers : pour lui, les principaux partenaires économiques de la Géorgie, tels que la Russie, la Chine et la Turquie, ne seraient probablement pas affectés par cette loi et continueraient à investir dans le pays.
Néanmoins, selon l'économiste indépendant Roman Gotsiridze, si la Géorgie persiste dans cette direction, elle pourrait faire face à une crise économique sévère, avec une inflation incontrôlable, une émigration massive, une dévaluation de la monnaie et une pauvreté accrue.
Sources : Reuters, Eurasianet.