La Russie envisage d’installer sur l’archipel de Svalbard un centre de recherches scientifiques qui rassemblerait des chercheurs venus de pays des BRICS. Deux semaines après que la Norvège a présenté son Livre blanc sur la politique du Svalbard, dans lequel Oslo précise que son Centre universitaire sera « le seul à proposer un enseignement supérieur sur l’archipel placé sous souveraineté norvégienne », la ministre russe de l’Éducation et des Sciences Natalia Goloubeva a évoqué le projet russe de centre pour les BRICS (dont la Russie assure la présidence).
Les partenaires de Moscou pourraient être la Chine, l’Inde, l’Iran et les Émirats arabes unis, qualifiés par la ministre de « pays amis ».
En août 2023, le ministère russe des Affaires étrangères a « dégradé » le statut de la Norvège, la faisant passer de pays « inamical » à « très inamical ». Peu après, la Russie a présenté son projet de construction d’un complexe scientifique dans la ville de Pyramiden où, au terme d’un accord de 1920, Moscou a le droit de mener l’exploitation de ressources naturelles. Or, alors que les réserves en charbon de l’archipel s’épuisent, Moscou tente dont de s’y maintenir, jugeant le Svalbard stratégique en Arctique. L’invitation faite à des pays proches de la Russie constitue un défi lancé à Oslo, à son centre universitaire de Longyearbyen et à la communauté scientifique internationale déjà présente à Ny-Ålesund, au nord de l'île, où la Chine et l’Inde mènent déjà des activités de recherche sur l’Arctique.
Le principal partenaire du futur centre scientifique de Pyramiden devrait être l’Institut de biologie marine de Mourmansk (branche de l’Académie des sciences de Russie).
Sources : Rossiïkaïa Gazeta, The Barents Observer, Interfax.