Slovénie : des centres d’accueil de demandeurs d’asile qui inquiètent la population

 En février 2024, le gouvernement slovène a communiqué sur son projet d’ouvrir deux centres d’accueil de demandeurs d’asile à Obrezje (village de 350 hab. sur la commune de Brežice) et de Sredisce ob Dravi (près de 2 000 hab.), deux localités proches de la frontière croate et de la commune de Medjimurje. Ces structures ne seraient utilisées qu’en cas de saturation des trois centres de la région de Ljubljana. Le plus grand des deux sera celui d’Obrezje, doté de 25 espaces résidentiels et d’une capacité maximale d’accueil de 150 personnes.

Comme ailleurs en Europe, ces projets ont engendré une forte opposition non seulement des populations locales, qui ont organisé des manifestations à Brežice pour montrer leur mécontentement, mais également d’une partie de leurs élus locaux, qui reprochent au gouvernement l’absence de concertation. Ainsi, plusieurs d’entre eux ont déposé une requête en annulation auprès du tribunal administratif local. Mais, le 16 mai, la juridiction a rejeté cette demande, motivant sa décision par le caractère exceptionnel et temporaire des structures controversées. Par la voix de son vice-président Matej Archon, le gouvernement a indiqué que les préparatifs en vue de l’entrée en fonction des deux centres se poursuivraient. Dans les localités concernées, la colère de la population ne s’est pas apaisée et quelques riverains ont menacéde bloquer des routes et le passage de frontière avec la Croatie.

L’inquiétude est réelle et la hausse du nombre de migrants illégaux enregistrés par la police slovène à la frontière au cours des quatre premiers mois de l’année (13 570, soit 15 % de plus que le premier quadrimestre 2023) n’est pas faite pour rassurer les habitants.

De l’autre côté de la frontière, les villages croates craignent eux aussi l’implantation de ces centres. Nikola Novak, le maire de la municipalité de Nedelišće, a ainsi déclaré que, si ces projets se concrétisaient « à côté de chez nous, maintenant qu'il n'y a plus de contrôles, notre peuple se sentirait également en insécurité ».

Sources : Slobodna Dalmacija, Jutarnji list, Novi list.