Le 21 octobre 2025, la présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement Odile Renaud-Basso a indiqué que 3 prêts souverains de 500 millions de dollars chacun étaient envisagés pour financer la construction du barrage de Kambar-Ata.
Ce projet, modèle de coopération régionale, envisage la construction d’une centrale hydroélectrique d’une capacité de 1 860 megawatts sur le Naryn, au Kirghizistan, permettant d’étendre les superficies agricoles au Kazakhstan, au Kirghizistan et en Ouzbékistan. La digue de 256 mètres créerait un réservoir de 5,4 Mds de m3, améliorant la gestion des eaux transfrontalières, un enjeu majeur de la région générant des tensions politiques, par un relâchement des eaux contrôlé pendant la période estivale.
La propriété du barrage devrait être partagée à hauteur de 34 % revenant au Kirghizistan, pays hôte de l’infrastructure, et de 33 % pour le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, pays partenaires. Si le coût du projet est estimé à 4,2 Mds$ selon le ministre ouzbek de l’Énergie Jorabek Mirzamakhmoudov, les financements promis ont déjà atteint 5,6 Mds$ : « Dans le passé, de tels projets ne pouvaient même pas être discutés, ils étaient hors de question. Maintenant, ils sont soutenus au plus haut niveau. […] Aujourd’hui, on voit cela comme un projet de coopération régionale et on croit en son potentiel économique de long terme », a-t-il déclaré.
Le Kirghizistan est confronté à une crise énergétique, notamment du fait du changement climatique qui a un fort impact sur les ressources hydroélectriques du pays. Héritage de l’Union soviétique, la structure du marché de l’électricité d’Asie centrale reste profondément interconnectée et saisonnière. Le Kirghizistan exporte l’électricité de ses barrages durant les saisons chaudes et importe de l’électricité lors des saisons froides.
La dernière réunion tripartite de haut niveau entre les États participants s’était tenue à Bruxelles plus tôt ce mois-ci, réunissant les représentants d’une dizaine d’institutions financières majeures, dont la BERD. La décision concernant l’octroi de ces prêts doit être prise après des discussions approfondies avec les autres actionnaires et l’approbation du comité de direction.
Sources : Reuters, 24.kg, The Times of Central Asia.