L’accord de Tirana, une réponse à la menace représentée par la Serbie?

Le nationalisme panserbe et le régime personnel d’Aleksandar Vucic, qui a entamé une modernisation et une montée en puissance de ses armées (achat de 12 avions Rafale, de drones…), inquiètent certains pays voisins.

Le 18 mars, trois d’entre eux, la Croatie, l’Albanie (toutes deux membres de l’OTAN) et le Kosovo, ont signé à Tirana un accord de coopération dans le domaine de la défense et de la sécurité. Nexhemedin Spahiu, professeur à la Faculté des sciences politiques de Pristina, a précisé que cet accord concernait notamment des exercices communs et une assistance mutuelle. L’accord est donc, selon lui, « une forme de résistance à la menace de la Serbie sur la région ». D’autres observateurs, comme Marinko Ogorec, professeur à l'École polytechnique de Velika Gorica, indiquent que cette entente n’est pas dirigée contre un pays tiers : le texte prévoit de promouvoir la coopération dans le renforcement des capacités de défense et de l’industrie, d’améliorer l’interopérabilité, de contrer les menaces hybrides tout en renforçant la résilience stratégique.

Cet accord a toutefois été dénoncé par les autorités serbes : pour le ministre serbe de la Défense, Bratislav Gašić, « il s'agit d’une initiative provocatrice à l’égard des pays voisins ». Cette vision est partagée par Petar Petković, directeur du Bureau du gouvernement pour le Kosovo-Metohija. Le ministre serbe des Affaires étrangères, Marko Duric, regrette quant à lui une alliance militaire « formée sans consultation avec Belgrade ».

Sources : BBC, Blic, B92 Vesti.