Le 14 juin, à l’occasion d’un événement organisé à Sofia consacré aux conséquences de la guerre, plusieurs spécialistes ont pu s’exprimer au sujet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de son impact en Bulgarie.
Parmi ces experts se trouvait la sociologue et anthropologue Veronika Dimitrova, professeure assistante à l’université St Clément d’Ohrid de Sofia. Elle a expliqué que la propagande russe avait significativement augmenté en Bulgarie en 2022, s’appuyant sur une étude réalisée par la Fondation pour la recherche humanitaire et sociale et portant sur la diffusion de la propagande russe dans les médias en ligne. Selon ce document, la propagande russe aurait largement augmenté en Bulgarie, multipliée par 20 en fin d’année 2022. On identifie deux pics de croissance de l’activité informationnelle russe, liés à l’activisme des autorités russes, car les médias grand public se sont retrouvés dans l’obligation de diffuser des messages officiels, voire de les commenter, ce qui leur a offert une plus large audience.
La propagande du Kremlin a également été propagée de manière plus officieuse grâce à l’emploi de moyens technologiques. De nombreux internautes pro-russes sont actifs en ligne et relayent la communication officielle de Moscou. En 2022, leurs messages auraient été largement relayés par des plateformes qui ont contribué à amplifier leur diffusion. En Bulgarie, il s’agirait de 370 sites, parmi lesquels le portail Share4Pay, qui paie les utilisateurs pour partager des informations sur les réseaux sociaux.
Les résultats de cette étude sont de nature à susciter certaines craintes, alors qu’une partie de la population bulgare se montre naturellement russophile (au regard d’une longue histoire commune) et fait preuve d’un faible esprit critique à l’égard de la propagande du Kremlin.
Sources : Mediapool, Darik info, Pro News Dobritch.