Le ‘jour d’après’ en Europe centrale et orientale

Pour de nombreux observateurs (FMI, Banque mondiale, Institut de Vienne, etc.), à la suite de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, les pays est-européens seront affectés par une grave crise économique, plus dévastatrice encore que celle de 2008 et que celles que connaîtront leurs voisins plus à l’Ouest.

Cette analyse s’appuie sur un constat : les économies de ces territoires sont plus fragiles et moins bien préparées que le reste du vieux continent. Ainsi, en Roumanie, en Bulgarie ou en Pologne, la plupart des entreprises sont de taille modeste et disposent de peu de réserves financières pour faire face à un arrêt ou à un ralentissement durable de leur activité. Sans aide, les faillites devraient y être nombreuses au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

De plus, les usines de grands groupes occidentaux tels que Volkswagen ou Michelin y ont fermé leurs portes dès mars 2020. Le secteur du tourisme souffre également des mesures de confinement et de la fermeture des frontières. En Pologne, on déplore déjà l’absence des touristes allemands dans les grandes villes de Varsovie, Cracovie et Gdansk. Il en va de même en République tchèque. Dans ce contexte morose, les analystes de la banque d'investissement Goldman Sachs prévoient une contraction de l'économie tchèque de 5 % et de l'économie polonaise de 3,5 %.

Toutefois, ces prévisions inquiétantes sont contrebalancées par l’analyse de certains experts qui notent que la prise de conscience, à l’occasion de cette crise sanitaire majeure, de l’impact négatif sur les économies européennes de leur grande dépendance vis-à-vis de l’industrie chinoise pourrait contribuer à modifier l’orientation des prochains investissements industriels et, in fine, favoriser les pays est-européens membres de l’Union européenne. La Roumanie et la Bulgarie pourraient être les premières à bénéficier de tels changements, car la main-d’œuvre y est relativement compétitive (à la fois qualifiée et bon marché), donc de nature à attirer les capitaux des géants de l’industrie européenne, et notamment ceux des grandes entreprises allemandes.

Sources : Deutsche Welle, Süddeutsche Zeitung, Vesti.