Les sprats baltes bientôt de retour sur le marché russe ?

Par Céline Bayou (sources : LETA, Latvijas Avīze, Delfi)

Alekseï Alekseenko, vice-président du Rosselkhoznadzor, le service de surveillance vétérinaire et phytosanitaire russe, a annoncé que la Russie pourrait alléger les restrictions aux exportations de sprats d’Estonie et de Lettonie. En novembre 2016, la Russie avait déjà laissé entendre que ces restrictions pourraient être levées.

L’interdiction d’exportations avait été imposée en mai 2015, justifiée par la partie russe par des « violations systémiques », notamment des techniques de fumage du poisson. Les services vétérinaires avaient donc purement et simplement interdit la vente de ces conserves sur le marché russe.

Cet embargo a mis en difficulté les secteurs de la pêche et de la transformation de poissons de ces pays. Ils ont peiné, en effet, à trouver de nouveaux marchés d’exportations. En Lettonie, par exemple, la conserverie de poissons Brīvais Linis a beaucoup souffert de cette fermeture du marché russe, simultanée à celle des marchés biélorusse et kazakhstanais, membres de la même union douanière que la Russie. Pour le directeur de l’entreprise, la situation aujourd’hui est dramatique et imprévisible, Arnold Babris ne voulant plus se fier à des signaux qui, en novembre 2016, ne se sont pas concrétisés. Quant à la conserverie de Ventspils, dont 80% de la production est traditionnellement vendue en Russie, elle a dû fermer quelques semaines avant de passer à un régime de production très allégé. En 2016, la production lettone de poissons a chuté de plus de 40%.

Les producteurs estoniens et lettons, de même que les leaders politiques, ont toujours estimé que ce boycott n’avait rien de sanitaire ou d’économique mais était purement politique. Ce à quoi la Russie répond que la présence de benzopyrène dans les poissons est un fait objectif et suffisant à justifier l’embargo.