Lettonie : le Président veut faire bouger les lignes sur la question des non-citoyens

Par Céline Bayou (sources : Mixnews.lv, Gorod.lv, LNT)

Ce n’est pas la première fois qu’il intervient sur ce thème: le Président letton, Raimonds Vējonis, souhaiterait que la Lettonie en finisse avec la question des non-citoyens, ces 242.000 personnes (près de 12% de la population du pays) qui résident en Lettonie mais n’ont pas la citoyenneté lettone, ni celle d’un autre pays.

Début mai, à l’occasion d’un discours prononcé dans le cadre d’une conférence organisée à Daugavpils, il a appelé les habitants du pays à utiliser les possibilités qui leur sont offertes pour devenir citoyens au plus vite.

Le chef de l’État a rappelé que c’est grâce à l’aspiration des hommes pour la liberté qu’a cessé l’occupation soviétique et que, dans ce combat, les minorités nationales présentes sur le territoire de la Lettonie ont joué un rôle très important. «La plus grand richesse d’un État, ce sont les hommes, c’est pourquoi il est important que chaque habitant de la Lettonie sente son appartenance, quelles que soient sa nationalité ou ses convictions religieuses», a précisé R.Vējonis.

Il a insisté sur la nécessité de mettre fin à la pratique qui permet que naissent encore en Lettonie des enfants non-citoyens. Pour le moment, les parents non-citoyens d’un nouveau-né, s’ils veulent que celui-ci soit citoyen letton, doivent faire une démarche administrative pour le faire enregistrer. Le Président souhaiterait que l’enfant soit d’emblée et automatiquement citoyen. En janvier 2017, le chef de l’État avait envisagé de faire passer un projet de loi à ce sujet mais l’Alliance nationale s’y était fermement opposée.

La ministre de la Culture Dace Melbārde, membre de l’Alliance nationale, s’est, elle aussi, exprimée sur le sujet début mai lors d’une interview télévisée. Pour elle, le sujet n’est pas à l’ordre du jour, ni à l’agenda du centenaire de la Lettonie qui débutera en 2018. Mais son avis est clair: l’acquisition automatique de la citoyenneté ne lui semble pas une option souhaitable parce que la citoyenneté se mérite. Et qu’elle exige quelques conditions de base: la connaissance de la langue lettone et des bases de l’histoire du pays sont des questions d’honneur pour ceux qui veulent devenir citoyens.