En marge du Gymnich qui s’est tenu le 29 août 2024 à Bruxelles, le ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis s’est lancé dans une critique sans appel des atermoiements des pays occidentaux qui viennent en soutien à l’Ukraine : « Nous créons un narratif, une histoire qui raconte à nos citoyens que nous nous battons pour le bien mais, lorsqu’il s’agit des livraisons, l’histoire est parfois bien différente », a-t-il déploré devant des journalistes. Alors que la Russie venait de procéder à la plus violente attaque par drones et missiles sur l’Ukraine depuis le début de sa guerre d’ampleur, G. Landsbergis a estimé que les pays occidentaux devraient se demander s’ils ne faisaient pas partie du problème, soulignant les retards de livraisons promises, qu’il s’agisse de batteries Patriot, de munitions ou même de F-16. Selon les propos du Ministre, il ressortirait de discussions avec des interlocuteurs ukrainiens qu’une partie de l’aide promis en 2024 ne pourrait être fournie avant 2027. En outre, l’Allemagne a annoncé qu’elle réduirait son soutien en 2025 (4 milliards d’euros, contre 8 en 2024).
En face, la Russie peut continuer à mener des attaques tout aussi violentes en utilisant l’argent tiré de la vente de pétrole et de gaz aux pays de l’Union européenne : « Le Kremlin tire environ 1/8ème de son budget militaire des taxes sur le pétrole et le gaz achetés par l'UE. En d'autres termes, l'UE paie 1/8ème de chaque bombe atterrissant en Ukraine. Dois-je vous faire un dessin ? Je vous ai fait un dessin. »
Le Ministre s’est de nouveau exprimé lors du forum Globsec (30 août – 1er septembre) qui s’est tenu à Prague, rappelant que, selon lui, les pays européens n’ont toujours pas défini leur vision du monde après cette guerre : « Nous avons toujours peur du mot ‘victoire’. Mais l'histoire montre qu'il ne pourra jamais y avoir de paix durable avec une Russie invaincue. »
Sources : lrt.lt, The Baltic Times, compte X de G. Landsbergis.
