L’Ukraine se prépare en cas d’afflux de migrants à sa frontière avec le Bélarus

Alors que la crise migratoire orchestrée par les autorités en exercice au Bélarus focalise l’attention sur les frontières de ce pays avec la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, l’Ukraine se préoccupe de sa propre frontière avec ce pays et des risques de détournement des flux de migrants dans sa direction.

Le ministre ukrainien de l’Intérieur, Denys Monastyrsky, a déclaré le 11 novembre que son pays prévoyait, en 2022, d’ériger une séparation le long des 1 000km de frontière avec la Russie et avec le Bélarus. Actuellement, cette frontière est bien délimitée et gardée mais pas vraiment matérialisée. Le ministre estime que 10 points de passage pourraient permettre aux migrants de pénétrer sur le territoire ukrainien. Ces points vont être renforcés en priorité, avec apport de 8 500 fonctionnaires des gardes-frontières (3 000 hommes), de la Garde nationale (3 500 hommes) et de la police (2 000 hommes), et envoi de 15 hélicoptères. En outre, des exercices de défense territoriale vont être prochainement organisés dans ces zones, avec autorisation de port d’armes non létales pour les unités engagées.

S’il a été précisé, lors du Conseil national de sécurité et de défense, que l’Ukraine ne tirerait pas sur les migrants en vue de les tuer, un post de la 61ème brigade d’infanterie indépendante diffusé sur les réseaux sociaux évoque son intention de « détruire » les migrants illégaux qui s’aventureraient en provenance du Bélarus.

Pour renforcer matériellement la frontière, 17 mds de hryvnias (près de 653 M$) vont être prélevés du budget national afin de construire une frontière « moderne et fiable ». Selon le ministère ukrainien de l’Intérieur, la situation à la frontière ukraino-bélarusse est pour le moment stable et sous contrôle mais tous les scénarios doivent être envisagés.

Sur la façade méridionale, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiy Reznikov, vient d’annoncer l’accélération de la construction (décidée en 2018) d’une base navale à Berdyansk, dans le but d’empêcher Moscou de prendre le contrôle de la mer d’Azov.

Sources : Unian.net, RBK, RFE/RL.