Depuis 2022, le gouvernement moldave s’efforce de mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Jusqu’au 1er janvier 2025, la Russie continuait à fournir du gaz à l’enclave séparatiste de Transnistrie. La présidente Maia Sandu, qui travaille à une réintégration douve de l’entité au sein de la Moldavie, a dénoncé à maintes reprises l’ingérence russe et craint désormais une tentative de déstabilisation orchestrée par Moscou. Le Kremlin a clairement cherché, en janvier, à provoquer une crise énergétique en coupant le gaz à la Transnistrie et en rendant responsable de cette rupture d’approvisionnement Chisinau. Stratégie mise à mal par l’habileté de la Présidente europhile, qui a trouvé un appui auprès de l’UE afin de déjouer les plans du Kremlin.
Le 10 mars, dans le cadre d’un voyage officiel, la Présidente moldave a été reçue par son homologue français, Emmanuel Macron, au palais de l’Élysée : à cette occasion, un accord de financement d’un montant de 25 millions d’euros a été signé, pour soutenir un programme de transition énergétique et renforcer l’indépendance énergétique de la Moldavie.
Le même jour, une déclaration commune des deux chefs d’État a réaffirmé le soutien de la France à la Moldavie, candidate à l’adhésion à l’Union européenne depuis juin 2022. E. Macron a confirmé que la Moldavie était confrontée à des tentatives de déstabilisation de la part de la Russie, cherchant à nuire aux institutions démocratiques. Il a ajouté que l’espace aérien moldave « était régulièrement violé par des drones et des missiles russes ». M. Sandu, qui dénonce l’« impérialisme moderne de la Russie qui cherche à maintenir les nations dans sa sphère d’influence », a noté que « la Moldavie a appris de sa propre expérience que la Russie rompt toutes ses promesses ». « L’objectif de la Russie n’est pas seulement d’affaiblir la Moldavie, mais aussi de la contrôler et de l’utiliser contre l’Ukraine. La stratégie de Moscou est claire pour nous : exploiter les vulnérabilités de la Moldavie, saper notre démocratie et transformer notre territoire en une rampe de lancement pour de futures agressions.»
Sources : site de la Présidence, Euronews, Reuters.