Kazakhstan : le Président appelle à l’indépendance énergétique

Le 17 décembre 2025, lors de la journée des travailleurs de l’Énergie, le président Kassym-Jomart Tokaïev est revenu sur les projets de rénovation des infrastructures énergétiques du Kazakhstan.

Il a souligné que, considérant ses ressources naturelles et son potentiel de production, le pays ne devrait pas importer d’électricité, ce qu’il a qualifié d’enjeu de sécurité nationale en appelant à l’usage effectif des vastes capacités énergétiques du pays.

Selon le Projet national de modernisation des secteurs de l’Énergie et des Services publics, au moins 200 infrastructures énergétiques et 86 000km de la grille énergétique doivent être rénovés d’ici 2030. La gazéification des ménages se poursuit, couvrant désormais 64,2 % du pays, selon le ministère de l’Énergie, ce qui a nécessité plus de 112 Mds de tenge (environ 184,8 M€) d’investissements.

« Cette année, nous devrions achever un projet ambitieux visant à renforcer la grille énergétique des régions de l’Ouest qui intégrera les réseaux du Kazakhstan occidental, d’Atyraou et du Mangystaou. Ces réseaux seront intégralement connectés au système énergétique national unifié », a déclaré le président Tokaïev. Ceci constitue un enjeu de sécurité nationale, ces régions étant connectées à l’électricité quasi-exclusivement à travers les importations depuis la Russie.

Cependant, l’accent est toujours mis sur la production au charbon, particulièrement nocive pour l’environnement et la santé des citoyens. « Nous devons accélérer la transition vers les technologies modernes de charbon propre qui devraient significativement améliorer l’efficacité des centrales à charbon », a souligné le chef de l’État. Il a aussi critiqué les délais de mise en œuvre de ces projets, les qualifiant d’inacceptables. Or, le « charbon propre », s’il est moins émetteur que le charbon classique, reste extrêmement polluant en dépit de son nom.

Du fait de ses besoins énergétiques grandissants, notamment du fait de la numérisation, le Kazakhstan n’est pas parvenu à couvrir sa demande intérieure en 2025 et a dû augmenter ses importations depuis le Kirghizistan.

Dans l’attente de l’achèvement du barrage de Kambar-Ata, qui doit améliorer l’approvisionnement de l’Asie centrale, le Kazakhstan se voit contraint de continuer de s’appuyer sur les infrastructures existantes, en dépit de ses objectifs environnementaux. La centrale nucléaire en projet à Ulken devrait pallier cela, mais il s’agit d’un projet de long terme.

Sources : Khabar.kz, Kazinform, Trend.az.