Pologne : le candidat du PiS instrumentalise l’Institut de la mémoire nationale

Le 24 novembre 2024, lors d’un rassemblement à Cracovie, le président du parti Droit et Justice (Prawo i Sprawiedliwość, PiS) Jarosław Kaczyński a annoncé soutenir un candidat « indépendant » pour l’élection présidentielle de 2025. Il s’agit d’un historien, président de l’Institut de la mémoire nationale (IPN), Karol Nawrocki.

Le jour même, le compte officiel de l’IPN sur plusieurs réseaux sociaux n’a pas tari d’éloges concernant la candidature de son président. Cela s’ajoute à d’autres accusations de détournement par le PiS de l’institution, officiellement apolitique et qui jouit d’un crédit non-négligeable auprès de l’opinion publique polonaise. On peut lire dans l’une des publications : « Le Dr. Karol Nawrocki a informé le monde sur la Pologne pendant des années, servant la vérité, conduisant des recherches en histoire, luttant pour la bonne réputation de la République de Pologne. En tant que chef de la seule institution scientifique et archivistique de ce type en Europe et la plus grande de Pologne, il a relevé les défis actuels, combinant des talents de gestionnaire, sa perspicacité visionnaire et un sens des tendances actuelles. […] Sous sa direction, l’IPN est devenu un Institut national du futur. Le palais présidentiel est une autre étape d’une même mission - le devoir de mémoire et le combat pour le futur de la République de Pologne. »

L’IPN emploie plus de 2 000 personnes et coûte environ 538,8 millions de PLN (environ 126,2 M€) au budget. Ce qui ne va pas sans susciter les critiques de la gauche polonaise. Gazeta Wyborcza dénonce ainsi le fait que les contribuables financent « avant tout, l’appareil de propagande historique, créant la narration d’une seule option politique, pour les mêmes personnes qui ont mis en avant le Dr. Nawrocki en tant que candidat présidentiel ».

Le 29 novembre, le Premier ministre Donald Tusk a annoncé augmenter les fonds alloués à la recherche. Ainsi, en Pologne, les candidats à l’élection, quel que soit leur bord politique, tentent de capitaliser sur la science.

Sources : Gazeta Wyborcza, Donald.pl