Le 31 janvier 2020, le gouvernement polonais a signé un accord de 4,6 milliards de dollars pour l’achat de 32 chasseurs américains F-35. Le contrat inclut la formation et le soutien logistique et s’avèrerait moins élevé que ce qui avait été initialement envisagé.
Attestant néanmoins l’importance du moment, c’est en présence du président polonais Andrzej Duda et du Premier ministre Mateusz Morawiecki que le ministre de la Défense Mariusz Błaszczak a signé le contrat à Dęblin, aux côtés de l’ambassadrice américaine à Varsovie, Georgette Mosbacher, et de représentants de l’entreprise Lockheed Martin.
Pour le Président polonais, ce choix correspond à l’étape la plus importante de la construction de forces armées nationales modernes. Il s’agit aussi, selon le chef de l’État, de renforcer les relations entre Varsovie et Washington. Le chef du gouvernement, lui, a insisté sur le fait que cet accord allait rendre possible la protection conjointe, par les forces de l’OTAN et par l’armée polonaise, du flanc est de l’Alliance : « Nous rejoignons le groupe d’élite des pays aptes à utiliser des équipements ultramodernes, basés sur les dernières technologies. » Il a également remarqué que cette étape symbolisait un moment mémorable pour la Pologne qui s’efforçait de sortir de l’ombre d’une Russie qui « a dominé cette partie de l’Europe, pas seulement pendant des dizaines d’années mais, on peut dire, pendant 200 ans ».
Ce contrat intervient après plusieurs mois de négociations et devrait se concrétiser en 2024 avec la livraison des premiers avions. L’ambassadrice américaine n’a pu que s’en féliciter, estimant que la Pologne était un exemple brillant en matière de modernisation de son outil militaire, au sein des pays de l’OTAN : « Nous sommes fiers de partager le meilleur de la technologie de défense américaine avec nos partenaires polonais, et de renforcer nos intérêts communs en la matière. »
Ces chasseurs viendront remplacer des MIG-29 et SU-22 russes d’âge avancé. Les chasseurs furtifs F-35 sont mis en avant par les autorités polonaises comme étant les seuls actuellement disponibles sur le marché et permettant des missions face à des adversaires dotés de systèmes anti-accès.
En février 2019, Varsovie avait déjà fait le choix de 20 systèmes de roquettes d’artillerie HIMARS américains (414 M $). En mars 2018, la Pologne avait aussi opté pour le système de défense aérienne américain Patriot (4,75 Mds $). En 2016, elle avait opté pour des Black Hawk et annulé une commande de Caracal à la France, à la veille d’une visite à Varsovie du ministre des Affaires étrangères (le déplacement avait de ce fait été annulé). Cette fois, la signature du contrat intervient quelques jours avant la visite officielle du Président français (3 et 4 février), qui devrait plaider une fois de plus pour l’émergence d’une véritable défense européenne mais aussi pour une coopération industrielle bilatérale renforcée, notamment dans le domaine militaire.
Sources : Polskie Radio, Defense News.