Dans le 5ème arrondissement de Bucarest, les habitants de la rue Intrarea Şimleu protestent depuis une dizaine d’années chaque jour de pluie. La voie terreuse se transforme alors en une immense flaque de boue réveillant l’animosité des habitants à l’encontre des pouvoirs publics. La situation pourrait sembler banale si la rue n’était pas classée comme asphaltée depuis plusieurs années, bien que les travaux n’aient jamais été réalisés. À plusieurs reprises, les habitants de cette rue ont sollicité les pouvoirs publics mais, invariablement, la réponse a été que l’administration procédait à une enquête... Qui plus est, la compétence de l’État sur ce dossier intrigue, car Intrarea Şimleu n’est traversée ni par une ligne de bus ni par une ligne de tramway de la société de transport de Bucarest (STB) ; elle devrait donc dépendre de la voirie municipale.
Excédés, les riverains ont fini par informer la presse locale de leur situation et des journalistes du quotidien Jurnalul sont venus mener leur propre enquête. Selon un document que s’est procurée la rédaction du journal, un projet d’asphaltage de 13 rues de Bucarest, dont Intrarea Şimleu, aurait été lancé à la fin des années 2000, pour un montant de 12,5 millions de lei (soit 2,5 millions d’euros), et réalisé à 40 % en 2011. L’argent aurait bien été versé et la réception des travaux a été signée, mais les riverains n’ont jamais vu le moindre engin de chantier sur place.
Le maire du 5ème arrondissement Cristian Popescu Piedone s’est récemment déplacé auprès de ses administrés : il leur a promis de faire la lumière sur cette affaire, d’établir les responsabilités de chacun et de résoudre le problème. Des travaux d’asphaltage devraient, selon lui, être lancés début mars. Ces paroles ont réconforté les riverains, qui espèrent aussi que toute la lumière sera faite. La presse locale pointe d’ores et déjà une nouvelle affaire de corruption dans la capitale roumaine.
Sources : Jurnalul (Antena 3), Ziar.
