Sur le marché roumain du travail, les employeurs se plaignent régulièrement du manque de candidats, malgré les offres des salaires, les primes ou les bons d’achat dont bénéficient les salariés et qui sont de plus en plus attractifs. Pourtant, même s’ils sont confrontés à des difficultés d’embauche de nouveaux personnels, les responsables des ressources humaines de certaines entreprises souhaitent éviter certains profils de candidats et ont pour cela développé une nouvelle pratique, à savoir la constitution de « listes noires » sur lesquelles sont inscrits les noms des employés dont personne ne veut plus. Ces documents sont apparus au cours des dernières années, alors que de grandes entreprises avaient réembauché sans s’en rendre compte des personnes qu’elles avaient licenciées ou qui étaient parties sans préavis. Les candidats n’avaient ensuite suscité aucune méfiance, car ils avaient simplement postulé pour un emploi différent de celui occupé auparavant ou avaient répondu à l’annonce d’une succursale différente de celle pour laquelle ils travaillaient précédemment. Or, une partie de ce personnel, une fois de retour, a réitéré le comportement qui avaient conduit à son licenciement (vol, vente d’informations sur l’entreprise, mauvais comportement envers leurs collègues, refus de restituer du matériel appartement à l’employeur ou toute autre faute disciplinaire) ou a procédé à un nouvel abandon de poste.
Pour contrer ces indélicatesses, les DRH ont donc systématisé la constitution de listes que, parfois, elles ont partagées afin de se prémunir mutuellement. Les blacklistés, stigmatisés, trouvent désormais souvent porte close.
Les recruteurs sont aussi devenus plus méfiants lors des entretiens de recrutement, n’hésitant plus à demander aux candidats pourquoi ils ont quitté leur ancien emploi, traçant leurs parcours sur les cinq dernières années et les invitant à justifier leur instabilité professionnelle.
Sources : Jurnalul National, Stiridin Surse.