Par Stéphan Altasserre (sources : Jurnalul National, AGER PRESS)
Le 16 janvier 2018, la Roumanie devait accueillir sur son territoire le Premier ministre japonais Shinzo Abe pour une visite officielle historique s’inscrivant dans le cadre d’une tournée officielle du chef de gouvernement nippon en Europe de l’Est (États baltes, Balkans et Roumanie).
L’événement tant attendu ne s’est pas déroulé dans les conditions souhaitées. En effet, le Premier ministre japonais n’a pas pu être accueilli par son homologue roumain, comme l’exige la tradition et le protocole. La veille, le 15 janvier, soit sept mois après son arrivée au pouvoir, le chef du gouvernement roumain Mihai Tudose a été contraint à la démission après que sa formation, le Parti social-démocrate, lui ait publiquement retiré son soutien. À son arrivée, la délégation japonaise a tenté de rassurer les autorités roumaines, en leur déclarant qu’elle comprenait qu’il s’agissait d’un impondérable lié à la vie politique nationale du pays hôte.
Dans ce contexte, le Président Klaus Iohannis a accueilli S.Abe au Palais de Cotroceni pour des entretiens restreints, des discussions plénières et un dîner officiel. Mais, sans la présence du chef du gouvernement en exercice, Bucarest semble avoir manqué non seulement ce premier rendez-vous avec l’histoire, mais aussi l’occasion de discuter de futurs partenariats économiques avec le pays du soleil levant. Le Japon se montre actuellement attentif aux États de la région, car il cherche à la fois à contrer le développement de la Chine en Europe de l’Est et à obtenir des soutiens en faveur de sa politique de fermeté sur le dossier nord-coréen. Mais, en raison de la démission soudaine de M.Tudose, les dossiers qui devaient être évoqués entre les deux premiers ministres n’ont en définitive été que survolés.