Russie : des lendemains qui déchantent pour l’aviation civile

Les sanctions occidentales adoptées à l’encontre de la Russie depuis son invasion de l’Ukraine porteraient visiblement leurs fruits : l’aviation civile est confrontée à un nombre croissant d’incidents graves et, d’ici 2026, la flotte aérienne russe devrait diminuer de moitié, estime ainsi le Wall Street Journal.

Depuis que la Russie a été coupée de l’accès aux constructeurs aéronautiques occidentaux, le manque de pièces détachées entrave la maintenance des appareils. La Russie serait notamment confrontée à des pénuries de trains d’atterrissage et de freins, mais également de simulateurs de vols, suscitant des inquiétudes quant à la capacité du pays à former de nouveaux pilotes.

Selon la base de données allemande Jacdec qui recense les incidents de sécurité impliquant les appareils d’au moins 19 sièges, la Russie a enregistré 74 incidents en 2023, contre 36 en 2022. Selon les données de l’aviation civile, en 2023 on a enregistré 9,9 violations de sécurité pour 100 vols, contre 5 en 2022. Les problèmes mécaniques à répétition présentent des risques sérieux de sécurité pour les passagers et accroissent la charge des pilotes, cette spirale pouvant, de l’avis des experts, mener à des événements plus graves encore.

Pour le moment, l’Autorité russe de régulation du transport aérien nie tout effet des sanctions occidentales sur la sécurité de l’espace aérien russe. Depuis février 2022, les compagnies aériennes russes ont été autorisées à effectuer elles-mêmes la maintenance de leurs appareils, à fabriquer leurs propres pièces et à cannibaliser leurs avions pour en réparer d’autres. Les intervalles de maintenance ont également été espacés.

Toutes mesures que n’approuvent ni les constructeurs occidentaux (Airbus, Boeing) qui sont à l’origine des deux tiers de la flotte aérienne russe, ni l’Agence de sécurité aérienne de l’Union européenne, ni l’Administration fédérale de l’aviation des États-Unis.

Certains aéronefs russes auraient été envoyés en Iran pour que la maintenance y soit assurée.

Sources : The Wall Street Journal, Khartya97, Forbes.ru, favt.gov.ru.