Russie : Dmitri Peskov appelle à une négociation directe entre Moscou et Kyiv

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré le 30 avril que Kyiv ferait mieux d’engager des négociations directes avec Moscou plutôt que de s’en remettre à la médiation des États-Unis. Tout en remerciant Washington pour ses efforts, D. Peskov a estimé qu’il serait trop compliqué de faire correspondre les intérêts des Américains, qui ont en tête un calendrier « excessivement court » avec la mission du président Poutine qui est « d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixés lorsqu’il a lancé l’opération militaire spéciale. Nous devons préserver nos intérêts nationaux ».

Le 29 avril, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio avait averti que Washington pourrait abandonner ses efforts de médiation si la Russie et l’Ukraine ne faisaient pas de propositions concrètes. La veille, Vladimir Poutine avait annoncé un cessez-le-feu de 72h durant les célébrations en Russie du jour de la Victoire (9 mai), proposition rejetée par Volodymyr Zelensky qui l’a jugée non-crédible.

Alors que le Président ukrainien a annoncé en février dernier qu’il était prêt à mener des discussions directes avec la Russie, une fois que Kyiv serait parvenu à une position commune avec les alliés occidentaux sur la façon de mettre fin à la guerre, D. Peskov continue de se référer au décret de 2022 aux termes duquel des pourparlers directs étaient exclus tant que V. Poutine resterait au pouvoir. De son côté, le Président russe avait argué en janvier de l’illégitimité de son homologue ukrainien pour justifier l’impossibilité de s’entretenir directement avec V. Zelensky.

Le vice-président du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev, lui, a moqué le 1er mai (le Kremlin n’avait alors pas encore réagi) la signature de l’accord ukraino-américain sur les minéraux : même si cette version de l’accord est jugée par les commentateurs à l’avantage de l’Ukraine, D. Medvedev a dit y voir un moyen pour Washington de forcer Kyiv à « payer l’aide américaine avec des minerais » et la preuve que l’Ukraine est un « pays en voie de disparition ». Il a estimé que D. Trump se trouvait aux prises avec un État profond hostile, faisant allusion à l’initiative du Sénat américain en vue de l’imposition de nouvelles sanctions radicales à l’égard de la Russie si Moscou n’acceptait pas d’entamer des pourparlers de paix de bonne foi.

 

Sources : The Moscow Times, RIA.ru, Interfax.ru, Telegram.