Russie : la langue russe, rien que la langue russe

La Douma russe s’apprête à examiner « en priorité » un projet de loi sur la protection de la langue russe qui vise à limiter l’utilisation des mots étrangers dans l’espace public. Cette loi est portée par le président de la Chambre basse Viatcheslav Volodine, qui estime que la Russie doit « protéger et développer la langue russe en tant que partie intégrante de la culture et du patrimoine spirituel » du pays.

Conformément au texte présenté, les panneaux et inscriptions, y compris les informations sur les produits, devront se faire exclusivement en russe. De même, seuls des noms russes seront autorisés pour baptiser les complexes résidentiels.

Il y a quelques semaines, la Russie a déjà adopté une loi interdisant l’admission d’enfants ne maîtrisant pas la langue russe dans les écoles du pays. Les enfants de migrants devront désormais passer un test avant d’être autorisés à suivre les cours des établissements d’enseignement.

En février 2023, le Président russe Vladimir Poutine avait signé une loi interdisant l’usage de mots étrangers au niveau de l’État, seuls les mots n’ayant pas d’équivalent russe restant autorisés. Cette loi interdisait en outre l’utilisation de mots et expressions « non conformes aux normes littéraires modernes, y compris le langage obscène ». Néanmoins, en novembre dernier, V. Poutine a déclaré devant le Conseil de la langue russe et des langues des peuples de Russie que la loi linguistique de 1991 nécessitait encore une « révision substantielle ».

Le 28 décembre, V. Volodine a expliqué au cours d’un entretien accordé à la chaîne de télévision Rossiya 24 sa vision de la souveraineté. II a fustigé des pays européens à la solde des décisions « absolument inamicales » des États-Unis, ce qui provoque leur déclin (« Les entreprises ferment, les gens perdent leur emploi et d’autres problèmes surgissent. Des bases de l’OTAN se trouvent sur le territoire de ces pays. On leur dicte des décisions qu’ils doivent prendre, c’est ça la perte de souveraineté. ») Face à un tel péril, la Russie veille à se protéger : « Une partie des décisions législatives adoptées cette année ont été spécifiquement consacrées à la protection de la souveraineté contre les défis et l’ingérence extérieure dans nos affaires intérieures […] Le soutien à ces décisions et à ces lois a été unanime. Tous les députés ont compris que le pays doit être protégé », a-t-il affirmé.

Sources : The Moscow Times, news-pravda.com, Oreanda News.