Russie : la Norvège reste calme face aux exercices navals russes

La Russie a annoncé le lancement d’une série d’exercices navals en janvier et février, qui se dérouleront en mer de Barents, Arctique, mer d’Okhotsk, Pacifique, Méditerranée et Atlantique. Près de 10 000 militaires russes y prennent part, impliquant 140 navires de combat et de ravitaillement, ainsi que 60 avions. Ces exercices entrent dans le plan d’entraînement des forces armées pour 2022.

Ces mouvements ne vont pas sans inquiéter les autres pays, alors que la Russie prépare simultanément des exercices conjoints avec le Bélarus et que les tensions sont à leur comble concernant, en particulier, le devenir de l’Ukraine (déploiement militaire russe massif aux frontières de l’Ukraine, entretiens tendus de la Russie avec les États-Unis et l’OTAN).

Dans la région septentrionale, la Flotte du Nord (la plus importante des quatre flottes russes) a vu trois navires d’assaut amphibies se déployer en Baltique, suscitant l’inquiétude de la Suède qui a décidé de renforcer sa présence militaire sur l’île de Gotland. Les trois navires, accompagnés de navires de la Flotte de la Baltique basés à Kaliningrad, ont ensuite pris la route de la Méditerranée, où ils rejoindront des navires de la Flotte du Pacifique. Ils ont traversé la Manche le 20 janvier.

En mer de Barents, les exercices sont prévus du 24 au 27 janvier. La proximité immédiate de la Norvège les amène à légèrement chevaucher la frontière de délimitation maritime avec la Norvège, ce que le porte-parole de l’État-major interarmées norvégien, le colonel Ivar Moen, a confirmé aux médias, notant qu’il s’agit d’eaux internationales et que la Russie a pleinement le droit de s’y exercer, même s’il s’agit pour partie de la zone économique exclusive norvégienne.

Pour lui, rien d’anormal ne se déroule dans la région : les exercices ont été annoncés et ils traduisent une reprise d’activité après la période des fêtes de fin d’année, traditionnellement très calme. Oslo n’en reste pas moins vigilant et va observer ces exercices avec attention. Le colonel Moen note que l’activité militaire russe dans le Nord en 2021 a été comparable à celle des 10 dernières années : au cours de l’année passée, les chasseurs F-16 norvégiens, en alerte de réaction rapide pour l’OTAN sur la base aérienne de Bodø, ont été brouillés à 34 reprises et ont identifié 58 avions russes dans l’espace aérien norvégien.

Sources : The Barents Observer, TVZvezda.ru, TASS.