Russie : le gazoduc Nord Stream retrouve sa turbine réparée par le Canada

Depuis quelques semaines, Gazprom avait réduit le flux de gaz acheminé par le tube sous-marin Nord Stream 1 qui relie depuis 2015 la Russie à l’Allemagne : la raison invoquée était une opération de maintenance nécessaire sur une turbine endommagée, produite au Canada par Siemens Energy AG.

Le gouvernement canadien vient de décider qu’il allait remettre à l’Allemagne la turbine réparée afin qu’elle soit réinstallée sur le gazoduc, faisant ainsi exception à la politique de sanctions décrétée depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, le 24 février.

Tant la diaspora ukrainienne au Canada que le gouvernement à Kyiv ont protesté contre cette annonce. Pour le responsable de l’opérateur du Système de transport de gaz ukrainien (GTS) Serhiy Makohon, l’attitude d’Ottawa, qui a cédé aux pressions, est un précédent très regrettable en matière de respect des sanctions : l’exportation de gaz russe vers l’Allemagne va donc pouvoir reprendre à plein régime au moment où l’Europe peine à y renoncer ; qui plus est, ce gaz aurait pu être acheminé vers la Pologne ou l’Ukraine, sans passer par la Baltique.

Berlin, en revanche, s’est félicité de la décision canadienne par la voix de son chancelier Olaf Scholz : l’Allemagne doit impérativement remplir ses réservoirs de gaz le plus vite possible, en prévision d’un hiver qui promet d’être douloureux sur le plan énergétique. Le ministre canadien des Ressources naturelles Jonathan Wilkinson a affirmé qu’Ottawa avait pris sa décision après de longues discussions avec les partenaires européens et avec l’Agence internationale à l’énergie.

Le Canada dit ne pas vouloir se désolidariser des sanctions internationales et prévoit même de les étendre aux secteurs des transports terrestres, des pipelines, des métaux et des équipements informatiques et électroniques.

Sources : Kommersant, Bloomberg, UkrInform.