Lors d’une réunion du Conseil d’Etat sur l’énergie, le directeur par intérim du département de l’industrie du charbon au sein du ministère de l’Energie, Dmitri Lopatine, a affirmé que près de trois entreprises houillères sur quatre en Russie fonctionnaient désormais à perte. 74 % des entreprises du secteur seraient déficitaires et 23 auraient déjà cessé leurs activités.
La production de charbon en Russie est en baisse régulière depuis trois ans (elle est passée de 443,6 Mt en 2022 à 438,6 Mt en 2024) et les pertes totales du secteur devraient atteindre 350 Mds de roubles fin 2025. L’ex-ministre de l’Energie Dmitri Islamov avait déjà alerté en 2024 sur l’ampleur des difficultés du secteur.
L’entreprise métallurgique et minière Metchel, fleuron du secteur, enregistre par exemple actuellement la plus forte baisse de production de charbon au cours des dernières années : au troisième trimestre 2025, Metchel a extrait 1,28 Mt de charbon, soit 16 % de moins qu’au cours du trimestre précédent, et 55 % de moins sur un an. Pour comparaison, en 2013, la holding extrayait 6 à 7 Mt de tonnes par trimestre.
Un ensemble de mesures a bien été adopté par les autorités le 30 mai 2025, en soutien au secteur : il a instauré un report du paiement de la taxe sur la production minière ainsi que des cotisations sociales, jusqu’au 1er décembre 2025. Il s’agit ainsi de compenser les coûts logistiques liés à l’exportation du charbon, mais aussi de permettre à certaines entreprises de restructurer leur dette bancaire.
La crise du secteur s’est largement aggravée depuis que la Russie a lancé sa guerre d’ampleur contre l’Ukraine en 2022 : depuis, la Russie a perdu une part importante de ses marchés traditionnels d’exportation, notamment en Europe. Dans le même temps, les prix mondiaux du charbon ont fortement chuté : une tonne de charbon s’exportait entre 148 et 192 dollars en 2022, contre 72 à 106 dollars en 2024.
Sources : The Moscow Times, RBK, TASS.
