Russie : les spécialistes étrangers quittent Saint-Pétersbourg

Par Céline Bayou (sources : Delovoï Peterbourg, Baltika)

Du fait des difficultés économiques et des tensions politiques, la ville de Saint-Pétersbourg a divisé par trois, en trois ans, sa demande en spécialistes qualifiés étrangers. Pour 2017, les employeurs pétersbourgeois n’ont formulé que 8.900 demandes de spécialistes venus d’autres pays, contre 11.700 en 2016 et 27.000 en 2015. Il est vrai qu’un expatrié coûte 20 à 30% plus cher qu’un employé local. En 2016, 855 expatriés spécialisés ont quitté la Russie, contre 437 en 2015.

Mais la crise économique a également invité nombre de travailleurs étrangers non spécialisés, notamment venus d’Asie centrale, à quitter la capitale du Nord, les salaires russes ne présentant plus grand intérêt. En revanche, la ville continue d’attirer certains, venus d’autres régions de Russie où les salaires ont encore plus baissé et où le chômage règne en maître. Plus flexibles, ils sont prêts à accepter des emplois et des rémunérations que les Pétersbourgeois refusent.

Si les entreprises affirment avec une certaine unanimité ne pas faire de différence entre un salarié russe ou étranger, le fait que le salaire d’un étranger soit nettement plus élevé que celui d’un local n’est pas sans effet sur la décision d’embauche. D’autant que les étrangers négocient souvent le paiement de leur logement, voire des billets d’avion pour retourner parfois chez eux.

Les experts estiment en outre que le besoin en spécialistes étrangers est désormais moins net qu’il y a vingt ans. La concurrence est plus rude désormais pour les expatriés. Les moins qualifiés, notamment ceux en provenance de pays de la CEI, ont quant à eux massivement quitté la Russie en 2015 avec la dévaluation du rouble.