Bulgarie : la mairie de Sofia s’aligne sur la politique européenne en matière de lutte contre la pollution automobile

Par Stéphan Altasserre (sources : Dnevnik, Sofia News Agency, 24 Časa)

En octobre 2016, l’Agence européenne de l’environnement avait indiqué que Sofia était la capitale la plus polluée d’Europe. La Bulgarie se voit régulièrement pointée du doigt par Bruxelles, à une époque où les grandes villes européennes, comme Paris et Londres, cherchent à limiter leurs émissions polluantes pour le bien-être de leurs habitants.

Après un mois de janvier déjà suffocant, le dimanche 5 février les Sofiotes ont souffert des effets d’un nouveau pic de pollution aux particules fines. En Bulgarie, près de 13% de cette pollution annuelle de l’air seraient dus aux matières en suspension rejetées par les véhicules en circulation. Ces émissions proviennent principalement des grandes villes du pays. C’est pourquoi la municipalité de Sofia cherche actuellement à réduire la pollution automobile et ses effets.

Dès le 8 février, la maire de la capitale, Jordanka Fandăkova (Centre droit, Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie/GERB), a annoncé que la municipalité allait prendre des dispositions pour que, dès le printemps 2017, les habitants de Sofia puissent bénéficier de la gratuité des transports lors des prochains pics de pollution et évitent ainsi d’utiliser leur véhicule personnel.

D’autres mesures sont à l’étude, telles que la restriction temporaire de la circulation automobile dans certaines zones de la capitale, la réduction de 30 km/h de la vitesse maximale autorisée ou encore la mise en place d’un service de location de voiture dans l’enceinte de la ville. Pour se concrétiser, ces annonces devront tout d’abord être entérinées par le Conseil municipal.

Ces mesures peuvent cependant paraître anecdotiques au regard du phénomène de pollution qui affecte la ville. En effet, la dégradation de la qualité de l’air y est avant tout causée par les rejets des systèmes urbains de chauffage, principalement alimentés en bois ou en charbon. Ces combustibles restent bon marché dans un pays où le niveau de vie est le plus bas de l’Union européenne et où les hivers sont connus pour leur rigueur.

Au plan national, les industries participent elles aussi grandement à la détérioration de la qualité de l’air. Les autorités et le ministère de l’Environnement travaillent pour limiter ce phénomène. La raffinerie Neftokhim (détenue par Lukoil) située à Burgas s’est ainsi vue infliger une lourde amende pour avoir évacué du sulfure d’hydrogène dans l’atmosphère en mars 2015.