Deux sous-marins nucléaires K-27 et K-159 seront retirés des fonds de la mer de Barents et de la mer de Kara d’ici 2030. Ils seront alors transportés vers un chantier naval pour y être démantelés en toute sécurité.
Ces bombes à retardement radioactives gisent au fond des mers depuis de longues années : le sous-marin K-159 a coulé en août 2003 alors qu’il était remorqué par gros temps de la base navale de Gremikha (côte est de la péninsule de Kola) vers le chantier naval de Nerpa (nord de Mourmansk). Il est depuis sous la surveillance de chercheurs qui traquent la moindre fuite de radioactivité provenant des deux réacteurs nucléaires embarqués. Auquel cas, une vaste zone de pêche de la mer de Barents serait contaminée. En 2014, une expédition russo-norvégienne a examiné le site et ses conclusions ont été très rassurantes.
Il n’en reste pas moins que l’érosion de la coque finira par entraîner des fuites de radionucléides. Une étude réalisée par l’Institut norvégien de recherche marine affirme que le déversement de la totalité du césium 137 des deux réacteurs embarqués multiplierait par 100 les concentrations contenues dans les cabillauds de cette partie orientale de la mer de Barents pendant a minima deux ans. Ces niveaux resteraient toutefois inférieurs aux directives internationales.
L’opération de levage du sous-marin ne pourra se faire avant 2030, a précisé le chef du projet d’assistance technique internationale de Rosatom, Anatoli Grigoriev. Cette date est conforme aux indications contenues dans la Stratégie de développement de l’Arctique.
Par ailleurs, A. Grigoriev a considéré que le sous-marin K-27, immergé en mer de Kara depuis 1982, devrait figurer lui aussi sur la liste des objets nucléaires situés au fond de l’Arctique qui pourraient être récupérés en 2030. Celui-ci se situe sur la côte orientale de la Nouvelle-Zemble, à 33 m de profondeur dans le fjord de Stepovovo. Ce sous-marin a été examiné en septembre 2021 par une équipe de plongeurs du Centre de recherche sous-marine de la société géographique russe : des morceaux de métal ont été prélevés et l’épaisseur de la coque a été mesurée. Sur la base des informations obtenues, un plan de sauvetage du sous-marin sera établi, veillant à ne pas déstabiliser le combustible d’uranium contenu dans les réacteurs.
Sources : The Barents Observer, Interfax, Underwater Research Center.