Serbie : Belgrade et Banja Luka vent debout contre le renforcement des pouvoirs de l’État central bosnien prôné par le SDA

Le 14 septembre 2019, à l’occasion de son 7ème congrès, le SDA (Parti de l’action démocratique, formation politique bosniaque) a adopté une déclaration mentionnant qu’il soutiendrait les prochains amendements constitutionnels garantissant la compétence de l’État sur les collectivités locales (dont la République serbe de Bosnie – RS). Si le renforcement de l’unité politique bosnienne est une condition préalable à l’adhésion de la Bosnie-Herzégovine (BiH) à l’OTAN, ce positionnement contrarie au plus haut point les représentants politiques bosno-serbes de la RS à l’échelon local ou au sein de la présidence fédérale.

Dans ce contexte tendu, une délégation bosnienne a rencontré le 21 septembre à Belgrade le président serbe Aleksandar Vucic afin d’obtenir son soutien contre cette déclaration. Parmi ses interlocuteurs bosniens, on notait la présence de Milorad Dodik, membre serbe de la présidence fédérale, de Zeljka Cvijanovic, président de la RS, accompagné de son Premier ministre Radovan Viskovic, ainsi que de différents parlementaires appartenant à l’assemblée de RS, conduits par le président de la chambre Nedeljko Cubrilovic. Côté serbe, la Première ministre Ana Brnabic, le ministre de la Défense Aleksandar Vulin et le Secrétaire général Nikola Selakovic ont assisté à cette réunion. Des représentants de formations politiques (Parti démocratique serbe, Parti du progrès démocratique) y avaient également été conviés.

M. Dodik a déclaré que cette réunion ne constituait pas un « complot caché » et que, s’il y avait complot, il était international et ciblait la BiH. Il a ajouté que la Serbie, en plus d’être signataire du Traité de paix de Dayton, était le pays le plus important pour la stabilité de la région ; son Président devait donc être régulièrement consulté au sujet de l’avenir de la Bosnie-Herzégovine. M. Dodik a précisé que l’Assemblée de RS pourrait en représailles du dépôt de ces amendements par le SDA invoquer le droit à l’autodétermination de la RS en vue de demander son indépendance.

Le président serbe A. Vucic est resté plus mesuré, indiquant simplement qu’il s’agissait là d’une rencontre organisée pour préserver la paix dans la région. Les Serbes sont toutefois apparus unis pour dénoncer l’initiative du SDA.

Sources : Focus, Slobodna Bosna, N1.