Le limogeage, fin avril, du Président directeur général du groupe énergétique ukrainien Naftogaz, Andriï Koboliev (en poste depuis 2014) ainsi que celui du Conseil de surveillance du groupe (effectif à partir du 14 mai) ont provoqué maintes réactions, dont celle de l’Union européenne qui a fait savoir sa préoccupation, par la voix du porte-parole du chef de sa diplomatie Josep Borrell. Washington a également exprimé son inquiétude face à une décision qui semblait peu conforme aux pratiques de gouvernance et de transparence. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont réagi à l’unisson.
Le reproche de travail insatisfaisant venu justifier cette décision ne semble pas forcément dénué de fondement au vu de l’ampleur des pertes de Naftogaz en 2020 (près de 700 millions de dollars). Mais le caractère inattendu de cette annonce s’avère peu adapté au calendrier, alors que l’Ukraine tente d’obtenir une aide de renflouement de 5 milliards de dollars auprès du FMI. Les bailleurs estiment avoir besoin d’assurances concernant la gestion d’une entreprise publique de cette taille.
AndriÏ Koboliev a été immédiatement remplacé par Youri Vitrenko, ancien directeur commercial de Naftogaz et ministre de l’Énergie par intérim depuis décembre 2020. Ses priorités seront de veiller à l’augmentation de la production nationale de gaz et à la mise en place d’un véritable marché gazier en Ukraine. Mais la mission de You. Vitrenko, qui sera vraisemblablement scruté par nombre de partenaires de l’Ukraine, consistera aussi à poursuivre le travail de son prédécesseur, très engagé pour tenter de mettre fin aux schémas de corruption qui prévalaient précédemment dans l’entreprise géante. Le nouveau Président de Naftogaz a déclaré comprendre les préoccupations de partenaires internationaux avec lesquels A. Koboloev était parvenu à établir une relation de confiance et a insisté sur le fait qu’il était bien conscient qu’un certain nombre de problèmes devaient trouver une solution.
Sources : Naftogaz.com, RFE/RL, site du gouvernement ukrainien.