Alors que l’Ukraine a subi une cyberattaque d’ampleur le 14 janvier 2022, paralysant ses sites officiels, les services de renseignement militaire du pays ont été mobilisés le même jour par une autre alerte : des fuites de gaz d’ammoniac seraient intervenues à Horlivka (oblast de Donetsk), laissant craindre le fameux prétexte que nombre d’observateurs craignent pour une intervention russe dans le Donbass.
La situation a rarement été aussi tendue dans la région alors que, depuis novembre, la Russie a amassé plus de 100 000 hommes à la frontière de l’Ukraine et que les services américains de renseignement alertent sur un projet russe d’invasion de l’Ukraine avant la fin de l’hiver.
Un communiqué de la Direction du renseignement militaire ukrainien publié le 15 janvier sur son site et sur sa page Facebook affirme que des militants auraient apporté des containers de gaz d’ammoniac sur le site de l’ancienne usine Stirol le 14 janvier et qu’une fuite se serait produite, qui pourrait conduire à une catastrophe environnementale. Cette usine, fermée en 2014 lors de l’occupation d’Horlivka, était l’un des plus anciens sites de production d’engrais azotés d’Ukraine.
Pour le Conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan, Moscou cherche un prétexte pour envahir l’Ukraine. C’est du moins ce qu’il a déclaré le 14 janvier, à l’issue d’une semaine d’intenses discussions diplomatiques entre la Russie et l’Ouest (États-Unis, OTAN, OSCE) qui n’ont abouti, selon les termes du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qu’à une impasse.
Le 21 décembre dernier, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, justifiait le renforcement militaire à proximité de l’Ukraine en s’appuyant sur des informations établissant que des mercenaires américains préparaient une attaque chimique dans le Donbass.
Le 14 janvier, les services de renseignement ukrainiens ont également affirmé que la Russie préparait des actions de provocations dans la république moldave sécessionniste de Transnistrie : une réunion d’état-major se serait tenue le 13 janvier au sein des forces russes déployées en Transnistrie, au cours de laquelle, selon le renseignement ukrainien, le personnel russe aurait été alerté sur le fait que l’Ukraine préparerait des provocations dans la zone du dépôt de munitions de Kobasna, gardé par les troupe de la Fédération de Russie et situé à 2km de la frontière ukrainienne.
Sources : Site et page Facebook de la Direction du renseignement militaire d’Ukraine, Kyiv Independent, Kyiv Post, Unian.net, Liga.net
