En pleine agression russe contre l’Ukraine, la guerre de communication fait rage elle aussi. Parmi d’autres, une anecdote humiliante pour l’armée russe est relayée sur les réseaux sociaux depuis la fin du mois de février. Le 28 février, des collaborateurs de l’agence de presse indépendante Unian ont croisé sur la route des paysans provenant du village de Lyubimovka dans la région de Kherson (sud de l’Ukraine), en proie à de féroces combats. Les intéressés tractaient alors un char russe avec leur engin agricole, ce qui a intrigué les journalistes qui les ont questionnés sur la provenance du blindé portant la lettre symbolique « Z ». Les villageois leur ont alors révélé que, dans la nuit du 27 au 28 février, un groupe d’hommes de la communauté rom du district de Kakhovka, qui venaient de rejoindre les forces de sécurité ukrainiennes, ont repoussé une unité de soldats russes à Lyubimovka et pris possession d’un de leurs chars. Seul le convoyage du blindé par les paysans a été rapporté par une dépêche d’Unian, mais l’histoire relative à cette prise de guerre a été relatée sur les réseaux sociaux par des internautes ukrainiens, fiers que leurs compatriotes d’origine rom soient aussi prompts à défendre le pays face aux envahisseurs.
Le jour même, plusieurs médias ukrainiens ont relayé ce fait d’arme au grand public, diffusant en appui de leurs articles des images d’hommes de la communauté rom coiffés du feutre noir traditionnel et de blindés de l’armée russe. Cette prise de guerre, certes matériellement sans importance, a été glorifiée sur les réseaux sociaux.
D’autres internautes, bienveillants envers l’envahisseur, dénoncent « une blague » de la part de la propagande ukrainienne et critiquent le principe même du vol de ce char aux soldats russes. En réaction, quelques associations de défense des Roms, notamment en République tchèque, ont souligné que ces combattants roms n’avaient pas « volé » ce blindé, mais l’avaient simplement « confisqué » aux troupes russes comme l’aurait fait n’importe quel militaire ukrainien. L’histoire continue à être relayée dans plusieurs communautés est-européenne expatriées, car elle véhicule le symbole positif d’une union de l’ensemble du peuple ukrainien face à l’envahisseur russe.
Sources : G4Media, Gandul, Observator News, Unian, Facebook.