Un nouveau pont au point de passage le plus septentrional entre Russie et Europe

Par Céline Bayou (sources : The Independent Barents Observer, Eye on the Arctic)

Au cours du week-end, un nouveau pont a été installé à la frontière russo-norvégienne, à l’embouchure du fleuve Pasvik, sur le point de passage le plus septentrional entre Russie et Europe.

Construit en Allemagne, le pont d’acier de 284 mètres a été remorqué le long des côtés norvégiennes et installé sur les piles de la nouvelle voie qui traverse la rivière séparant les deux pays. Ce nouveau point de passage sera inauguré en septembre 2017 et sera relié, côté norvégien, à un tunnel de 690 mètres qui contourne les zones résidentielles.

Malgré quelques difficultés, les relations entre les deux pays sont suffisamment intenses pour justifier l’installation d’un tel ouvrage. En 2016, le nombre de passages aux points frontaliers ont d’ailleurs augmenté de 20%!

En 1960, un pont assez étroit avait déjà été installé au-dessus du Pasvik. Un camp militaire de garde-frontières norvégiens situé à quelques centaines de mètres de l’ouvrage prenait fréquemment pour ses exercices un scénario aux termes duquel il fallait faire sauter le pont. Les temps ont changé et, depuis une dizaine d’années, il s’agit de moderniser la tronçon de l’autoroute E105 qui relie Kirkenes et Mourmansk. Cette modernisation a commencé par l’ouverture d’un nouveau pont au-dessus de la baie de Kola et par des travaux d’amélioration de la route côté russe, à proximité de la frontière. La E105, baptisée « Autoroute de Crimée » par les Russes, relie sur 4.620 km Hesseng (au sud de Kirkenes), Mourmansk, Petrozavodks, Saint-Pétersbourg, Valdaï, Moscou, Belgorod, Kharkiv, Simferopol et Yalta. Elle est la seule route entre Norvège et Russie.

La décision de redynamiser cette voie a été prise à un moment où les échanges russo-norvégiens (coopération, investissements, commerce) semblaient appelés à croître de manière exponentielle. Les travaux ont bien avancé à hauteur du fleuve Petchenga, de Zapoliarny, Slamijärvi et Nikel. Désormais, la route entre Mourmansk et Kirkenes a été raccourcie de 25 km par rapport à la voie en usage il y a dix ans. S’il n’y a pas de queues aux postes-frontières, on peut relier par route Kirkenes au faubourgs de Mourmansk en trois heures environ (1h30 de plus en hiver).