Avec ses armadas d’hôtels flambants neufs, ses restaurants chics, ses magasins à « l’européenne », Yalta est sans conteste la ville la plus touristique de Crimée.
Implantée sur la côte méridionale de la péninsule ukrainienne, la cité balnéaire était un des lieux de villégiature les plus fréquentés à l’époque soviétique. Vivant chaque année au rythme frénétique des saisons estivales.
Après la chute de l’URSS, Yalta déchante. Finies les incessantes allées et venues de vagues de touristes soviétiques, auxquelles elle s’était depuis si longtemps habituée. Non, cette fois-ci, la station balnéaire ralentit sa cadence. Et comme l’ensemble de l’Ukraine, elle doit calquer sa croissance à celle de la stagnation économique, tout en subissant les conséquences inhérentes aux désormais nouvelles frontières russes.
Les spécialistes de l’histoire de la Crimée s’accordent à décrire la «cyclicité» de Yalta, éternelle succession de croissance, décadence, renaissance…Et ainsi de suite. De sorte que si l’on porte notre regard sur son histoire, la ville pourrait bien livrer les secrets de son avenir.
Renaître d’une notoriété passée
Engoncée dans le carcan historique du 20e siècle, trop souvent associée à la Guerre froide et ladite conférence de Yalta, la « perle » de la Crimée puise pourtant ses racines dans l’âge de pierre. Preuves en sont les découvertes archéologiques provenant de sites datant du mésolithique. La première référence à Yalta, alors connue sous le nom de la colonie grecque de Jalita, aurait par ailleurs été faite dans des écrits datant du 12ème siècle.
Génoise, turque, puis russe, Yalta ne prend véritablement ses apparats de station balnéaire qu’à la fin du 19ème siècle. Sous l’impulsion de l’ouverture de la ligne de chemin de fer Lozovaya – Sébastopol en 1873, la ville se développe.
A cette même époque, les docteurs Dmitriev et Botkin découvrent le potentiel thérapeutique de Yalta et de la région : leurs vertus climatiques sont idéales pour guérir les tuberculeux. Sur recommandation de Botkin, la famille Romanov y acquiert alors le château de Livadie, dans la banlieue de Yalta. La renommé de la ville est faite.
Aujourd’hui, Yalta se réveille après des années de stagnation post-soviétique. Depuis 4-5 ans, la ville se métamorphose, se dotant d’infrastructures plus modernes et «occidentales». Elle semblerait même avoir retrouvé une certaine popularité auprès des touristes russes ou d’anciennes républiques soviétiques.
Sotchi la cosmopolite
Contrairement à Yalta, Sotchi la russe n’a pas subi les mêmes effets néfastes de la transition post-soviétique. Celle qui fut déclarée vsesouznaya zdravnitza - la ville « thérapeutique » d’URSS, et qui attira maintes figures politiques, écrivains et artistes, n’a pas perdu sa notoriété. Ni ses touristes. Elle est bel et bien restée la station balnéaire la plus courue de Russie.
Dès le 19ème siècle, la ville se voit flattée de qualités thérapeutiques et climatiques exceptionnelles. Et Sotchi se développe. Au gré de l’histoire de l’empire russe et de ses guerres du Caucase, puis de l’URSS.
En 1966, après la signature du « Traité sur le peuplement de la région de la mer Noire », le territoire de Sotchi devient terre d’accueil de nombreux Russes, Ukrainiens, Bélarusses, Arméniens, Géorgiens, Moldaves et d’autres nationalités.
Aujourd’hui, la région poursuit son essor. Sotchi et sa banlieue ont vu fleurir, depuis la fin des années 1990, des dizaines de complexes hôteliers et autres infrastructures touristiques. Sans toutefois toucher au visage de ville-parc dont jouit Sotchi, avec ses squares, parcs tropicaux et autres plantations exotiques.