Face à la Russie, la Suède fait le choix du réarmement

Lorsqu’il a présenté le projet de programmation militaire pour les cinq ans à venir, fixant un principe de défense totale, le ministre suédois de la Défense Peter Hultqvist a souligné que son pays ne pouvait pas exclure une attaque armée dirigée contre lui.

Partant, le ministre a plaidé pour une hausse du budget de défense inédite depuis 70 ans : l’augmentation sera portée à 40 % sur les cinq ans à venir. Toutes les branches de l’institution militaire seront concernées, avec un effort substantiel d’investissement dans les équipements militaires. Les postes au sein des forces armées devraient passer de 60 000 actuellement à 90 000 en 2025.

C’est un tournant radical, après les années de désarmement massif qui ont suivi la fin de la Guerre froide. Cinq régiments vont être rétablis, dont celui des dragons de Norrland (basé à Arvidsjaur), qui avait été supprimé en 2005 : il s’agit, selon le Ministre, de renforcer la coopération militaire avec la Norvège (membre de l’OTAN) et la Finlande, (non-membre, tout comme la Suède) afin de pouvoir faire face à une situation de crise. Les trois pays ont d’ailleurs signé fin septembre un accord de coopération militaire.

Ces préoccupations septentrionales sont liées à la perception de tensions croissantes avec la Russie, notamment dans la région nordico-baltique. Pour P. Hultqvist, Moscou a désormais la fâcheuse tendance de recourir à des moyens militaires pour atteindre ses objectifs politiques. Les pays nordiques envisagent d’ailleurs d’établir des unités communes de garde-frontières

Sources : The Barents Observer, Arctic Today, Reuters, The Guardian.