Roumanie : une sénatrice nationaliste prête à annexer des territoires ukrainiens

La sénatrice nationaliste Diana Iovanovici Șoșoacă, ayant appartenu à l’Alliance pour l’Unité des Roumains (AUR) et fondatrice de la formation politique S.O.S. Roumanie, est connue pour ses prises de position polémiques qui lui offrent une visibilité sur la scène médiatique locale. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie, l’intéressée, complotiste et russophile convaincue, a critiqué à plusieurs reprises les autorités ukrainiennes, ainsi que l’OTAN et les États-Unis, et apporte ouvertement son soutien au Kremlin. La parlementaire est régulièrement invitée à l’ambassade de Russie de Bucarest.

Le 21 mars, elle a déposé un projet de loi au Parlement roumain pour demander la « dénonciation du traité de bon voisinage et de coopération entre la Roumanie et l'Ukraine », ratifié par la loi n° 129/1997, et l’annexion de plusieurs territoires ukrainiens par la Roumanie. Les régions ciblées sont dans le nord de la Bucovine et de la région de Maramureș, ainsi que la désormais mythique île des Serpents. Il s’agit de récupérer les territoires peuplés de minorités roumanophones qui, selon la sénatrice, « n’ont pas le droit d’apprendre dans leur langue maternelle » et pour lesquelles « il y a un risque de perdre leur identité culturelle ».

Quelques heures après avoir déposé ce texte, la parlementaire précisait que cette annexion devrait toutefois être réalisée par voie « diplomatique ». Ce qui n’a pas empêché de vives réactions émanant, évidemment, de Kyv, mais aussi de certains de ses collègues.

Le responsable du groupe Wagner Evguéni Prigojine a commenté l’initiative de la sénatrice roumaine dans une interview accordée à Revista Militară : « Bien sûr, nous entretenons des liens avec de nombreux politiciens européens, y compris des membres du Parlement européen. Je les remercie de soutenir la Russie autant qu’ils le peuvent. Quant à la « voix de la Russie », afin de n’offenser personne, je dirai ce qui suit : pour que notre voix soit entendue, nous devons parler fort ; si vous parlez doucement, personne ne vous entendra ». D. Șoșoacă est d’après lui une des voix qui parlent fort et à laquelle il apporte son appui.

Sources : Mediafax, Agerpress, Jurnalul National, Digi24.