Par Stéphan Altasserre (sources : Dnevnik, Agence Focus)
Les 20 et 21 juin 2017, le Premier ministre macédonien Zoran Zaev s’est rendu en Bulgarie dans le cadre d’une visite officielle largement médiatisée dans l’Ancienne République yougoslave de Macédoine (ARYM). En compagnie de son homologue bulgare, Boïko Borissov, il a annoncé qu’un accord d’amitié serait signé le 2 août 2017, à l’occasion de la Fête nationale macédonienne. Cette date commémore le soulèvement contre l’occupant ottoman de la population bulgare de Macédoine et de Thrace, en 1903. Elle fait donc référence à l’histoire commune des deux États.
Pour donner un aspect plus symbolique à ce rapprochement, les maires des deux capitales seront invités à la signature du traité. Chacun fera un geste envers son homologue: une voie centrale de Skopje sera renommée rue du Président Jeliou Jelev, du nom du chef de l’État bulgare de 1990 à 1997, et une rue de Sofia portera désormais le nom du Président Boris Trajkovski, chef de l’exécutif macédonien de 1999 à 2004.
Skopje entend bénéficier doublement de ce rapprochement: le soutien de Sofia lui sera utile non seulement au regard de son projet d’adhésion à l’UE (dont la demande a été déposée en 2004), mais également de celui d’intégration à l’OTAN.
Des points de désaccords demeurent toutefois entre les deux pays (notamment la reconnaissance par Sofia de la langue macédonienne et de la présence d’une minorité macédonienne sur son territoire) et doivent être résolus avant la signature de l’accord. Les négociations des prochaines semaines risquent donc d’être intenses. Elles en sont déjà à un stade avancé et il apparaît que Skopje semble prêt à faire un certain nombre de concessions.