Par Céline Bayou (sources : The Independent Barents Observer, TASS, Interfax, The Siberian Times)
Dans la toundra de la péninsule de Iamal, ce n’est pas la première fois qu’on observe la formation de trous gigantesques, que les scientifiques supposent liés à l’explosion souterraine de méthane. Récemment, les habitants de la région disent avoir vu des flammes et de la fumée s’échapper de la terre, avec formation d’une sorte de bulle, après une explosion souterraine spontanée qui a formé une sorte de vortex.
Le 28 juin 2017, des éleveurs de rennes du village littoral de Seïakh ont vu la terre se soulever au cours d’une explosion et la glace disparaître. L’explosion, intervenue à une trentaine de km du village, n’a pas fait de victime mais a laissé des traces.
De telles manifestations ont déjà eu lieu dans la péninsule qui est un véritable réservoir de gaz. En 2014 en particulier un immense cratère de 60 mètres de diamètre s’est ainsi formé au cours d’une telle explosion. Une dizaine de cratères et environ 250 lacs caractéristiques de telles explosions sont déjà recensés dans la péninsule.
Pour le directeur adjoint de l’Institut des problèmes de pétrole et de gaz de l’Académie des sciences, Vassili Bogiavlenski, ce genre de cratère se forme lors d’une explosion de méthane. Une mission a donc été dépêchée sur place pour établir les causes de cette explosion. Un suivi scientifique est assuré dans la région, notamment par les compagnies gazières, pour tenter d’anticiper ces phénomènes.
Certains notent qu’en 2016, la température estivale a été exceptionnellement élevée pour la région (avec des pointes à 35°C), ce qui a pu mener à des modifications de l’épaisseur du permafrost et du relief de la toundra, facilitant ce genre d’échappée du méthane. Les chercheurs de l’Institut de géologie, qui ne doutent pas de l’influence du changement climatique en cours sur ces événements, ont à plusieurs reprises alerté sur les dangers qu’ils font peser sur les villes, les villages et les infrastructures de la région.
