Azerbaïdjan : l’eldorado du marché européen du gaz

Alors que la relation gazière entre l’Europe et la Russie ne cesse de se dégrader, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, en visite en Italie, s’est exprimé sur sa vision de la problématique vue de Bakou.

Dans une interview accordée à la presse italienne, il a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de concurrencer la Russie sur le marché européen du gaz : l’Azerbaïdjan détient une niche gazière en Europe, approvisionnant l’Italie, la Grèce et la Bulgarie. Mais, faussement naïf, I. Aliyev a reconnu que d’autres pays européens pourraient exprimer des besoins en gaz azerbaïdjanais : « Nous sommes en train d’évaluer ces besoins. » En 2021, le Russe Gazprom a livré 155 milliards de m3 de gaz aux pays de l’Union européenne et à la Turquie, tandis que l’Azerbaïdjan a vendu 8,2 milliards de m3 à l’Europe.

Dans le même temps, I. Aliyev a bien confirmé que Bakou soutenait la réalisation du gazoduc transcaspien, soutien conditionné à la décision des autorités turkmènes à l’égard de ce projet. Au cours de cette visite, il a par ailleurs confirmé que Bakou prévoyait de doubler la capacité du gazoduc TANAP (Trans-Anatolian Pipeline) qui relie l’Azerbaïdjan à l’Europe en passant par la Géorgie et la Turquie, pour atteindre une capacité de 32 milliards de m3 par an (pour comparaison, la capacité de Nord Stream 1 est de 55 mds de m3/an). Mi-juillet, I. Aliev et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avaient signé à Bakou un mémorandum sur la coopération énergétique entre l’Azerbaïdjan et l‘UE, évoquant le doublement, d’ici 2027, des livraisons par le corridor Sud. Abouti en Grèce, le TANAP est ensuite relié au TAP (Trans-Adriatic Pipeline) qui achemine le gaz encore plus à l’Ouest. La capacité de ce tube n’est pour le moment que de 10 milliards de m3 et mériterait d’être doublée, selon I. Aliyev.

Le 3 septembre, le président russe Vladimir Poutine a initié un échange téléphonique avec son homologue azerbaïdjanais : les deux hommes ont évoqué la situation sécuritaire du Caucase Sud mais également les questions économiques et énergétiques.

Sources : Azertag.az, Kommersant, RBK.